Il arrive parfois de dénicher des petites merveilles en des endroits ou sur des formats auquel on s’y attend le moins. Sans l’ombre d’un doute, Uncanny X-men #159 fait partie de cette catégorie de récit vampirique à la qualité insoupçonnée mais pourtant bien réelle.
Á priori, l’univers des X-men, mâtiné de robots et de super pouvoirs, n’est pas l’un des plus disposé à accueillir en son sein le très fameux comte Dracula. C’est pourtant le pari très audacieux que prit Chris Claremont en 1982 en mettant tout un épisode de ses précieux mutants aux couleurs du vampirisme le plus classique.
Le lecteur y découvre Tornade (Storm en US) en proie aux tourments que lui inflige un Dracula fermement décidé à faire d’elle sa nouvelle compagne. Bien entendu, il n’avait absolument pas pris en compte l’intervention des autres X-men et surtout de la toute jeune Kitty Pride. Cette dernière est d’ailleurs la première à déceler l’origine du mal rongeant son amie et va tout faire pour stopper sa transformation inéluctable en créature de la nuit.
J’avoue avoir été agréablement surpris par le respect dont font preuve les auteurs de ce comic tant leur approche du mythe reste fidèle aux codes vampiriques les plus élémentaires. Chauves souris, brouillard, séduction maudite et même une ambiance se voulant résolument gothique… tous les éléments d’une histoire classique sont réunis. Comment dans ce cas ne pas tomber sous le charme d’un récit aussi travaillé, nous rappelant l’atmosphère unique propre à certains films de la Hammer ? Le Dracula faisant office de méchant se comporte quand à lui sans réelle surprise mais évite malgré tout de tomber dans le piège du ridicule. Les dessins, sans êtres exceptionnelles, sont réussis et la structure du récit est des plus dynamiques, se permettant même par moment le luxe de s’octroyer une once de suspens.
Ses nombreuses qualités, autant narratives qu’artistiques, font que la lecture de ce volet des X-men s’impose indiscutablement à toutes les personnes qui aime les bonnes histoires de vampires et dotées d’un soupçon de curiosité, qu’elles soient adeptes ou non de comics américains.