Le docteur David Leppington décide de revenir dans sa ville natale après plus de vingt ans d’absence. Dès son arrivée, il fait la connaissance d’Electra, une jeune femme excentrique et fascinante, qui tient l’unique hôtel de la ville. Il rencontre également Bernice, une jeune fille qui a trouvé une mystérieuse cassette vidéo dans les objets abandonnés de l’hôtel, et enfin un homme mystérieux, tatoué, aux allures de brute, Jack Blake, qui fait office de caviste. Dès ses premiers pas, David est happé par une série d’évènements mystérieux et sanglants.
Décidé à rencontrer son seul parent habitant encore la ville, son oncle Georges, cette visite va lui révéler brutalement son passé ainsi que l’origine de ses ancêtres. Refusant d’abord de croire à toutes ces histoires, venant d’un homme à qui la solitude a peut être dérangé le cerveau, David sera obligé de faire face à son destin quand d’abominables monstres vont commencer à envahir la petite bourgade si tranquille… L’auteur a su, brillamment, distiller une atmosphère d’angoisse et d’horreur. Au début, la mise en place de l’histoire se fait par le biais d’une mystérieuse cassette et la fascination morbide d’une jeune femme à la visionner. Tout doucement, montant d’un cran à chaque fois, la peur commence lentement à envahir le lecteur. On devine que quelque chose d’horrible se tapit sous les égouts de la ville et on se demande avec une attente grandissante, quand les vampires vont se décider à attaquer.
Les personnages sont bien décrits, attachants, même le personnage de Jack Blake pourtant détestable au début parvient à faire preuve de sensibilité tout au long du récit. La trame de l’histoire est un mélange assez osé d’horreur, de psychologie et de mythologie. La famille Leppington aurait passé un marché avec une divinité nordique, Thor, et aurait ainsi levé une armée de vampires pour permettre au dieu de régner. Histoire originale qui délaisse un peu le mythe des Carpates et ouvre de nouvelles voies…
Les caractéristiques des vampires diffèrent également des autres créatures de la nuit. Dans ce récit, ils ne sont pas sensibles aux objets religieux, à l’ail ou autre plante. Ils craignent un peu la lumière mais sans plus. Ils possèdent des pouvoirs hypnotiques et les humains qui deviennent vampires à leur tour font tout pour attirer les vivants dans leur piège mortel. Leur soif de sang est la seule chose qui compte, ils n’ont pas d’âme, pas de conscience, ce sont juste des soldats qui attendent les ordres tout en se gorgeant de sang d’animaux d’abattoir égorgés, mais leur nectar suprême est bien entendu le sang humain. La seule façon de s’en débarrasser, c’est de leur couper la tête.
J’avais acheté ce livre tout d’abord pour la couverture qui est véritablement terrifiante et pour le résumé assez alléchant, il faut l’avouer. Je n’ai pas été déçue. Prise tout de suite dans le récit inquiétant et attirant à la fois, je ne l’ai plus lâché. Dès le début, on se demande ce qui est arrivé à l’homme qui filmait, ensuite « l’accident » de l’ouvrier commence à ouvrir la voie du cauchemar. Un récit bien écrit, bien maîtrisé, mêlant habilement horreur psychologique et mythologie nordique, qui change des mièvreries vampiriques dont on nous arrose depuis quelque temps. Le vampire est une créature bestiale, dangereuse, et Vampyrrhic la remet à l’honneur dans toute sa splendeur !