Dans le Hong-Kong actuel, le déserteur John Sargent est sur les traces de Shang-Ji, un des plus puissants vampire qui soit, à l’origine de la transformation de Mei, une femme-vampire dont il est tombé amoureux. Pour parvenir à faire redevenir humaine cette dernière, il n’a en effet qu’une seule solution : détruire Shang-Ji. Mais si Sargent est devenu un expert pour ce qui est de débusquer des buveurs de sang, sa cible est cette fois-ci autrement plus dangereuse, car le vampire qui a enfanté Mei est proche de la source des vampires, donc doté de pouvoirs plus terrifiants que les autres rejetons de son espèce.
Ce comics me faisait de l’œil depuis un moment, autant en raison des avis qui émergent sur le net depuis ses premières sorties en fascicule que de ce qu’il m’avait été donné de voir. Et après lecture de ce premier TPB, je suis surtout frustré de ne pas pouvoir d’emblée poursuivre ma lecture, la suite n’étant pas encore disponible en recueil.
Si l’idée de faire tomber amoureux un vampire et un humain n’est pas récente et a surtout tendance a édulcorer le mythe ces dernières années, l’histoire imaginée par Tomm Coker est autrement plus passionnante. Le scénariste imagine en effet une alliance entre cet ancien soldat en guerre contre les vampires et le bestiaire fantastique asiatique, tout en mettant en scène des vampires qui sont tout sauf des enfants de chœur.
Bien rythmé, dévoilant peu à peu comment se sont rencontrés les deux protagonistes principaux (et laissant des pistes pour quelques révélations futures pas piquées des vers), le scénario tient bien en haleine, d’autant que le vampire que traque John Sargent n’apparaît réellement que dans les dernières pages. Et que Mei, son amour vampire, n’est pas franchement une sainte, prête à se laisser emporter d’une seconde à l’autre par ses instincts de vampire.
Le dessin est plutôt photoréaliste (et donc assez figé). Si dans les scènes plus posées cela ne pose aucun souci, et permet surtout de présenter facilement les personnages, il faut cependant avouer que certaines scènes d’action manquent de lisibilité. Reste que dans l’ensemble c’est quand-même de bonne facture, et que la colorisation assez sombre joue pas mal sur l’ambiance plutôt glauque de l’histoire.
Les vampires dont il est ici question voient leurs pouvoirs s’amenuiser au fil des générations. Plus ils sont proches de la source, plus ils disposent de faculté importantes (change-forme, rapidité, résistance, etc). Si on peut en venir à bout en leur tirant à la tête, prélever leur cœur et absorber une décoction à partir des cendres de ce dernier permet d’éviter d’en devenir un à son tour. Voire inverser le processus si on est déjà devenu un vampire. Pour le reste, ils ont besoin de boire du sang régulièrement pour survivre, contrôlent difficilement leurs instincts et craignent la morsure du soleil.
Une série qui démarre tambour battant et qui propose un face à face entre humains, folklore asiatique et mythologie vampirique pour le moins bien pensé, sachant qu’on espère voir certaines parties de ce mélange se creuser dans les prochains volumes. Il demeure que ce premier tome est mené de main de maître. Une belle découverte, qui mériterait une traduction en VF.