Amber et Luna Wilcox savent désormais qui a fait d’elles des vampires. Mais dans leur lutte contre Dracula, bien des secrets demeurent encore. Quand Amber disparaît mystérieusement, les soupçons de Luna se confirment : il y a un traître parmi les Invisibles. De New-York à Liverpool, les serviteurs du maître des ténèbres sont partout à l’oeuvre. Chacune de leur côté, les deux orphelines vont devoir risquer leur vie pour empêcher l’ombre de Dracula de s’étendre sur le monde.
J’avais pour le moins été enthousiaste lors de ma lecture du premier tome des Etranges sœurs Wilcox. J’avais trouvé que Fabrice Colin donnait naissance à un univers certes épris de références mais desquelles il usait avec goût et originalité, faisant de ce premier tome un bon roman de genre pour adolescents. Quelques mois plus tard, voici donc venir la suite des aventures des sœurs Wilcox. Et je dois dire qu’une fois de plus, Fabrice Colin m’a plus qu’agréablement surpris. Ne se reposant pas sur l’intrigue et l’ambiance réussie du premier tome, l’auteur choisit ici de proposer une double histoire, ce qui va lui donner l’occasion de creuser la personnalité des deux héroïnes indépendamment l’une de l’autre.
On suivra donc d’un côté Amber, enlevé malgré elle par Bram Stoker, derrière lequel se profile la Golden Dawn, et qui va être chargé de retrouver le fragment d’un artefact convoité par Dracula. Elle va y faire de nouvelles rencontres, de nouveaux personnages appelés à avoir leur importance dans la suite du récit (c’est ce qui est suggéré) et qui vont voir le bestiaire de la série s’ouvrir plus en avant (fées, loup-garous), mais à chaque fois avec une petite touche d’originalité, ce qui fait qu’on a pas l’impression d’une redite. De l’autre côté, c’est Luna qui va se retrouver embarqué dans une course effrénée à travers le pays, au volant d’un engin appartenant à la comtesse Bathory, et conseillé par télépathie par cette dernière. L’importance de certaines machines (le véhicule de la comtesse, le dirigeable de Dracula) et appareils techniques donnent un côté presque steampunk à cette partie du récit, une ambiance que ne partage absolument pas le récit d’Amber.
La narration a beau être dédoublée, elle n’en est pas moins bonne, l’auteur faisant vivre à ses héroïnes de trépidantes aventures chacune de leur côté, qui vont leur permettre de découvrir les pouvoirs qui sont désormais les leurs, et peut-être apprendre des secrets importants sur leurs origines qui sont sans doute appelés à un rôle important par la suite.
Au niveau vampirique, ce second tome est dans la droite lignée du précédent. Les deux soeurs sont des vampires dans l’acception stokerienne du terme. Elles doivent boire du sang pour survivre (mais n’hésitent pour cela pas à se sustenter de sang d’animal), ne peuvent se déplacer que la journée. On découvre également l’existence de nombreux pouvoirs vampiriques, les Arts Sombres,que ne partagent pas tous les vampires, et qui sont classifiés en fonction de la maîtrise qu’en a chaque vampire. Des pouvoirs aussi puissants que la télépathie à distance où la capacité de tuer quelqu’un simplement par la pensée. Amber découvrira également à New-York l’existence d’un ancien artefact, divisé en plusieurs parties, qui semble convoité par plusieurs anciens vampires, parmi lesquels Dracula (mais pas seulement).
Une suite franchement aussi réussie que le premier volume. Après avoir mis en place ces personnages et les grands opposants de son récit, Fabrice Colin met à profit son histoire pour faire évoluer indépendamment l’une de l’autre ses deux héroïnes. Une idée intéressante, bien utilisée, qui donne lieu à deux intrigues aux ambiances différentes mais réussies. Vivement le troisième opus !
Il faut donc s’attendre à un troisième tome explosif ! 😀