Publié par Dark Fantasy Productions, Dark Fantasies est un magazine qui aura duré neuf numéros, publiés entre 1994 et 1996. Le titre propose des histoires indépendantes mettant essentiellement en scène des vampires. Certaines histoires sont néanmoins décomposées en plusieurs parties, et des personnages appelés à avoir ultérieurement leurs propres séries (comme la démone Donna Mia) y évoluent.
Ce troisième numéro de Dark Fantasies a été initialement publié en 1994. Il contient trois histoires : « Some place better », écrit par Erik Robson et illustré par John Sutton, « The centerpiece », de Trev Utz et Eric Olive, et « Third Generation », sur un dessin de Rick Rieger, qui co-écrit l’histoire avec son frère Bill Rieger. A noter que la couverture est de James O’Barr, le créateur de The Crow.
« Some place better » est ainsi la première histoire de ce numéro. On y suit une femme vampire qui séduit ses victimes dans les bars, une fois la nuit tombée. La figure de la femme vampire séductrice est ainsi au cœur du récit, même si la chute montre qu’elle a pu être elle-même une victime, trahie par celui qu’elle aimait et condamnée à la vie éternelle. L’histoire est plutôt clichée dans son genre, et le graphisme manque d’homogénéité. Il y a néanmoins des idées au niveau de la mise en page, et un je ne sais quoi qui rappelle le style de James O’Barr.
« The centerpiece » met en scène la démona Donna Mia, alors que celle-ci débarque en Amérique, et suscite la curiosité du prince vampire local. On sent ici l’influence de Vampire : la Mascarade, avec l’idée des vampires organisés en cours autour d’un prince. D’un autre côté, il y a la confrontation entre deux formes d’immortalité, et entre l’ancien et le nouveau monde. Une histoire certes pas parfaite mais qui explore des thèmes intéressants. Le dessin de Trev Utz et Eric Olive est également plus homogène que ce que proposait l’histoire précédente.
« Third Generation » est le dernier récit de ce volume. Difficile d’en comprendre réellement les tenants et aboutissants, s’agissant du deuxième segment (sur 5) d’une histoire plus importante. L’histoire commence dans le passé avant de basculer sur le présent, après que le personnage principal ait décidé de prendre ce qu’il estime lui revenir de droit. Le dessin n’est pas parfait, trop statique à mon goût et avec quelques disparités au niveau homogénéité.
C’est avec ce troisième volume que commence ma découverte de Dark Fantasies. Historiquement, la période de publication de ce magazine a son importance. Au milieu des années 1990, le Comics Code s’est fortement assoupli, permettant aux vampires de retourner dans le champ du comics. Dans le même temps, le jeu de rôle Vampire : La Mascarade remet les créatures de la nuit au goût du jour, tout en ancrant davantage celles-ci dans l’ère contemporaine.