Parmi les nombreuses anthologies vampiriques qu’il m’est été donné de lire, Dernières nouvelles de Dracula est sans conteste l’une de mes préférées. La raison de cette affection toute particulière ne tient en fait qu’à un élément très simple : la qualité des histoires présentes au sein de l’ouvrage est tout simplement excellente et exhaustive à souhait.
Le recueil s’applique à mettre à l’honneur le vampire, bien sûr, en exploitant la mythologie tournant autour de Bram Stocker et de son fameux Dracula mais n’hésite également pas à s’inspirer de régions du monde synonyme de vampirisme, de certains codes qui ne pourront qu’enthousiasmer les vrais amoureux de ce genre littéraire, sans oublier les références à des personnalités tel que Vlad Tepes ou le nom des Van Helsing. Elaborée en 1991 à l’occasion du soixantième anniversaire du film Dracula de Tod Browning avec Bela Lugosi (1931), l’anthologie propose dix neuf récits tous plus intéressants les uns que les autres. Leonard Wolf nous gratifie d’une introduction faisant un tour d’horizon complet du mythe, un bien bel hommage commémoratif à la fois instructif et captivant.
Les auteurs, américains pour la plupart, ne sont pas ce qu’on peut appeler des inconnus : Anne Rice, Dan Simmons, Philip José Farmer, Janet Asimov… Pas moins d’une vingtaine d’auteurs se penchent sur Dracula et ses enfants spirituels afin d’interpréter ce pan de littérature fantastique sous autant d’angles différents, parfois bien loin des crépusculaires châteaux Transylvanien que l’on peut imaginer.
Ce qui est fascinant avec le thème du vampirisme, c’est de voir les multiples façons par lesquels le genre peut se voir exploiter : prendre pour décors certains des moments les plus sombres de notre histoire (Dracula 1944), traiter à la fois de la jalousie et des peurs infantiles (Petite sœur ou bien…), s’encrer dans un pure contexte de science fiction (Contagion), ou encore employer un humour toute en finesse et subjection, bourrée de clins d’œil à l’intention des férus de cinéma (Le vampire dans le placard). Une telle variété de style a pour conséquence de ne jamais lasser le lecteur mais au contraire le surprendre à chaque nouveaux récits abordés.
Ecrire un texte ayant pour sujet des buveurs de sang est un véritable exercice de style. Voilà ce que cherche à nous démontrer de façon brillante Dernières nouvelles de Dracula. Pour ma part, la présence du Maître de Rampling Gate au sein de l’ouvrage reste le meilleur des arguments pour se procurer l’anthologie. Et puis, avouons qu’il est vraiment jouissif de voir ainsi rôder l’ombre du célèbre comte au détour des pages du livre, à moins que se ne soit quelques uns des personnages du roman culte de Stocker qui n’en profite pour lui voler un temps la vedette. Voilà au final un recueil incontournable méritant sa place dans toute bibliothèque de vampirophile qui se respecte.