Les vampires n’en ont jamais fini de murmurer à notre oreille. Comme une voix insistante dans la nuit. Ils ont des secrets à vous dire, et rien ne peut faire obstacle à leurs voix. Si vous les écoutez, qui sait où ils vous emmèneront ? Et ce qu’ils vous montreront ? En mon miroir, ces visions…
Une anthologie vampirique captivante qui a le mérite de bousculer un peu les choix habituels pour nous présenter des œuvres originales et pour la plupart inédites. Varney le Vampire, qui représente ici la frange classique des récits vampiriques, est un choix des plus originaux et judicieux, cette œuvre n’ayant que peu de visibilité dans les recueils hexagonaux. À côté de cela, Léa Silhol nous gratifie de nouvelles signées autant par des noms connus comme Kim Newman, Tanith Lee et Nancy Collins (excusez du peu), à côté desquels on trouve des auteurs plus méconnus comme Christophe Nicolas, Lionel Belmon ou Denis Labbé.
Les auteurs présents mettent donc en scène le mythe chacun à leur manière, de Nancy A. Collins qui renoue ici avec son univers des faux-semblants, à Fabrice Colin qui rattache le mythe à un très ancien personnage des légendes est-européennes, en passant par Kim Newman dont la nouvelle s’intercalerait sans peine dans le roman de Stoker. Denis Labbé nous propose quant à lui une relecture robotique du mythe, tandis que Christophe Nicolas revient à sa manière sur la solitude du buveur de sang.
Autant d’auteurs que de vision du mythe donc, et par delà autant de genres et de styles, du monologue fataliste de la première nouvelle, à l’anticipation du texte de denis Labbé, et à l’epistolarité moderne des emails de Ebatbuok.
En définitive, une anthologie des plus variées qui sort du carcan habituel pour nous offrir une série de textes addictifs écrits par des auteurs au meilleur de leur forme. A noter que le recueil est suivi d’une analyse sur le vampire par Estelle Valls de Gomis, et d’un guide de lecture signée Léa Silhol. Le tout illustré par le dessin sulfureux et gothique de Dorian Machecourt. Encore une preuve de l’immense qualité des productions des défuntes éditions de l’Oxymore. Indispensable.
Il m’a fallu beaucoup de patience pour trouver un exemplaire d’occasion à un prix abordable mais j’ai finalement été récompensée. Avec De sang et d’encre c’est l’une de mes anthologies préférées sur le sujet. A part la nouvelle de Kim Newman j’ai apprécié tous les textes.