Le Dr Stephen Strange découvre que son serviteur, Wong, a été victime d’un vampire. Le plongeant dans un état stationnaire, Strange va tenter le tout pour le tout pour ramener son ami à la vie. Même si pour cela, il doit faire face au plus puissant de tous les vampires : le comte Dracula. De confrontation en confrontation, le sorcier et le vampire n’auront de cesse de s’affronter, l’un pour mettre un terme à la menace représentée par le buveur de sang, l’autre pour augmenter ses pouvoirs et dominer le monde.
Le Dracula de Tomb of Dracula est un des vampires les plus emblématiques du monde du comics. Créé par le duo Wolfman / Colan, le personnage (dont le physique est inspiré par Jack Palance) aura les honneurs de sa propre publication, qui durera de 1972 à 1979. Dracula y vivra ses propres aventures, confronté à ses descendants et à ceux (notamment) des familles Harker et Van Helsing, mais se frottera également aux X-Men ou à Spider-man.
Les 7 récits qui composent le présent recueil forment une continuité autour de la confrontation entre Strange et Dracula, qui aboutiront à le mort (temporaire, même si les scénaristes mettront des années à ressusciter le vampire) de Dracula. On y voit ce dernier s’intéresser à un ouvrage maudit qui serait en mesure de décupler ses pouvoirs. C’est sans compter sur Dr Strange, qui y trouvera le moyen de mettre un point final aux ambitions du vampire.
Si je suis souvent dubitatif sur la confrontation entre Dracula et le comics de super-héros traditionnel, Tomb of Dracula (et son Dracula) sont à part. Car le personnage possède ses propres antagonistes emblématiques (notamment Blade), une vraie originalité, la durée de publication des récits d’origine (7 ans) parlant pour elle-même. C’est donc avec un intérêt certain que je me suis plongé dans ce récit qui imagine la confrontation entre le plus puissant des vampires et le plus puissant des sorciers, et la destruction de l’ensemble des vampires qui peuplent le globe. Voyages dimensionnels, duels astraux, cultes antédiluviens, les auteurs jouent ici la carte de la démesure pour le meilleur. On pourra juste reprocher par trop de manichéisme à l’ensemble.
Le dessin, notamment signé Gene Colan, est caractéristique de la série. Le trait est fin et détaillé, et mêle avec brio les ambiances gothiques associées au personnage avec celle du monde des super-héros. Seul petit bémol : le recueil est imprimé pus petit qu’un comics traditionnel, et la couleur d’époque pêche un peu.
Côté vampire, c’est surtout Dracula qui tient le haut de l’affiche. Doté de la capacité de se transformer en chauve-souris, il possède une force surhumaine et peut résister à ce titre à la sorcellerie de Strange. Et s’il est un temps réfractaire à la magie, son intérêt pour cette dernière ne fera que croitre au fil du récit, surtout quand il se rendra compte qu’elle peut lui permettre de lever certaines de ses faiblesses. L’histoire nous mènera également aux origines des vampires, qui sont liées à l’Atlantide et à un très vieux grimoire maléfique, le Darkhold. Lequel aurait permis aux Atlantes de créer Varnae, premier vampire et maître de Dracula.
Un récit emblématique, autant pour Strange que pour Dracula. Incontournable dans le genre.