Buffy déménage à Sunnydale, après que l’incendie de son ancien lycée ait provoqué son renvoi. Pourtant, la jeune femme n’est pas une criminelle, mais la dernière Tueuse en date. Elle a en effet pour mission de défendre le commun des mortels contre les vampires, démons et autres créatures de l’enfer. Pour cela, elle a été dotée d’une force physique et d’une résistance décuplées. Pensant arriver à trouver un semblant de normalité à Sunnydale, elle va vite s’apercevoir que la ville est loin d’être de tout repos, car construite sur la Bouche de l’Enfer. Aidée de son observateur, Giles, et de ses amis Alex et Willow, elle devra retrousser ses manches pour repousser inlassablement le mal.
J’avais à l’origine goûté quelques unes des novellisations de la série, à l’époque où Fleuve Noir en était l’éditeur. Si je suis un grand fan des aventures de la tueuse, force était quand même de constater que le passage au papier ne valait pas toujours le détour, autant pour le fond que la forme. Les années aidant, mon intérêt pour la série s’est mû en une sorte de passion, qui m’a notamment poussé à poursuivre via les saison comics, et à enfin jeter un oeil sur Angel. A mes yeux, la Tueuse de Sunnydale et les 7 saisons du show TV sont parmi ce qu’on a produit de mieux à ce jour sur le thème du vampire : un univers inventif, des personnages qui évoluent vraiment au fil des saisons, des bad guy charismatique ( à une exception près). Bref, du tout bon.
Il fallait donc que je jette un oeil à cette première intégrale, pour voir si mes souvenirs étaient justifié ou non. Après lectures des 4 romans qui composent ce sympathique pavé, force est en premier lieu de constater que la re-traduction à quand même fait du bien à l’ensemble. Plus léger, plus dynamique, le texte permet de faire passer la pilule même sur les épisodes adaptés directement de leur homologues TV (ici, cela touche le pilote). On est certes très loin d’être face à de la grande littérature, mais l’univers est cohérent avec ce qu’on connaît, et ça reste plaisant de retrouver tout ce petit monde.
On commence donc avec La moisson, qui est comme vous l’aurez compris le portage romanesque de l’épisode pilote de la série télé. On y découvre donc tout l’univers du Buffyverse, de la Tueuse chargée de lutter contre les forces du mal au petit groupe qui va rapidement constituer le Scooby Gang. Sans oublier Le maître, ce très puissant vampire coincé depuis plusieurs siècles dans les sous-sols de la ville et qui n’aspire qu’à s’échapper. Ca reste quand même l’épisode le moins bien écrit du recueil : le minimum syndical est là, mais il ne faut pas s’attendre à autre chose : peu ou pas de descriptions, des phrases courtes et une montée en puissance de l’intrigue qui peine à convaincre.
Le deuxième roman, La Pluie d’Halloween est consacré à la lutte du SCooby-Gang à la tentative de retour dans notre dimension de Samhain, le dieu-citrouille. Une entité démoniaque qui va lancer sur Sunnydale une déferlante de zombies, alors que Giles apprend que si la dernière Tueuse qui s’était opposé à lui avait réussi à contenir ses ambitions, elle y a pour autant laissé la vie. Un épisode original donc (qui n’a pas sa contrepartie dans la série TV), et un des mieux écrit du recueil.
La lune des coyotes est également un épisode disponible uniquement en roman. Buffy y sera aux prises avec un cirque récemment installé en ville parmi la troupe duquel Alex et Willow semblent bien parti pour trouver l’amour. Pendant ce temps, de nombreux coyotes sont aperçus en ville. Pas inintéressant, mais loin d’être indispensable. Et toujours assez éloigné de la dimension vampirique de la série.
Sale affaire est la grosse cerise sur le gâteau de ce premier omnibus. Jamais sorti en langue française, il s’agit une nouvelle fois d’une histoire uniquement disponible via les romans. On y retrouve Giles, Buffy, Willow, Alex et Mrs Calendar en lutte contre un déluge de manifestations paranormales qui semblent avoir réussi à traverser la Bouche de l’Enfer. Le lycée en quarantaine, la Tueuse va devoir faire vite pour que ses amis ne s’en sortent vivant. Un volet plus intéressant car il y dévoile certains aspects de la frontière qui sépare le monde des démons et le monde des humains, et parce qu’on y retrouve le duo Spike / Drusilla. Laquelle va également subir les infestations qui ont traversé la porte de l’enfer, et se retrouvé mordue par une chauve-souris vampire. On sent également ici la présence pesante du Maire Wilkins, même s’il ne fait aucune apparition. A n’en pas douter, avec le roman sur Samhain, le texte que j’ai préféré dans ce recueil.
Niveau contenu vampirique, Spike et Drusilla auront à coeur de nous rappeler que la lumière empêche les vampires de se déplacer en pleine journée, ce qui aura pour but de les coincer dans le lycée. On découvrira également que le duo de vampires conserve du sang ancien comme des grands crus, en bouteille. Sans oublier l’épisode pilote, où on assiste aux tentative du Maître de retrouver sa gloire passer en s’échappant de sa prison. Ce pour quoi il doit au préalable retrouver des forces, en envoyant ses armées à travers la ville pour lui ramener des victimes.
Un premier recueil qui permettra aux afficonados de l’univers bâtis par Joss Whedon de retrouver avec plaisir le Scooby-Gang pour des aventures essentiellement inédites, et une jamais traduite jusqu’alors. Ce n’est par contre le meilleur moyen d’aborder cet univers, tant l’écriture est hétérogène, et souvent frustre. Il n’empêche que l’idée d’éditer des recueils de ces romans à l’heure actuelle permet d’offrir au Buffyverse une certaine reconnaissance vis à vis de son influence sur la littérature vampirique actuelle, notamment la Bit-lit.