Edité par Les aventuriers de l’art perdu, Le Boudoir des gorgones est une publication fantastique qui existe maintenant depuis 2001. En vrais amateurs de fantastique début de siècle, les auteurs ont a cœur de faire découvrir aux lecteurs des textes rares et surprenants qui ont fait les beaux jours des feuilletons de journaux ou autres obscures publications. La première partie de ce quinzième numéro, sous les sombres auspices de Sthéno, nous propose donc, parmi trois autres nouvelles, une histoire à connotation hautement vampirique.
L’auteur en est Jean Lorrain, un écrivain sulfureux de la Belle Epoque, connu aussi bien pour sa plume de critique acerbe que par sa plume vitriolée qui lui valurent de nombreux ennemis. La nouvelle « Les yeux du mort » publiée ici est certes très courte (4 pages) mais plonge le lecteur dans une sombre histoire de recherche de la beauté éternelle, où la femme s’abreuve de l’âme de son amant pour conserver une éternelle jeunesse. Attablé à la terrasse d’un café, une petite bande de trublions va ainsi découvrir que celle dont ils parlent possède un secret pour le moins lugubre.
Le mot « vampire » n’est pas cité à un seul moment au cours de la nouvelle, mais de nombreux éléments permettent de relier l’histoire de la troublante Nelly Forah à une forme de vampirisme. L’histoire racontée par Michel Stourdoff la présente ainsi comme une personne fantasque qui a dû être séduite par un conte russe qui veut que l’âme de l’amant mort sous les yeux de celle qu’il a aimé donne à celle-ci jeunesse éternelle. Femme fatale, désir d’immortalité, amour et mort, certains des principaux ingrédients des histoires de vampires sont ainsi pleinement représentés ici.
Cette nouvelle de Jean Lorrain, malgré quelques côtés classiques est vraiment d’une lecture agréable. Le reste du numéro 15 du Boudoir des Gorgones se révèle par ailleurs une lecture vraiment intéressante et riche en évasion pour l’amateur de fantastique, qui prendra plaisir à se laisser porter par ces récits où mystère et poésie se mêlent avec un certain brio, et une charmante désuétude.
Vous pouvez vous procurer ce numéro (et les autres, chaudement recommandés) du Boudoir des Gorgones à cette adresse : .
ça a l’air chouette comme revue, je vais m’en commander un ou deux pour découvrir ça 🙂