Le Grimoire Magique est le titre porté par une suite de hors-séries du Journal de Mickey, et dont le personnage de Miss Tick est la figure tutélaire. Ce premier volet, publié en 2020, alterne des histoires consacrées à la sorcière ennemie de Picsou, mais aussi des récits mettant en scène Mickey. Fantastique, magie et sorcellerie sont ici de mise, pour des histoires diffusées au fil des ans. Une bonne partie des récits ici présents ont déjà été publiés en version française. C’est notamment le cas du « Rampire de Transvitanie », l’histoire qui va ici nous intéresser. A l’origine, il s’agit d’une aventure initialement éditée en Italie sous le titre « Topolino e il rampiro de Transvitania », dans le numéro 3127 de Topolino. L’histoire est scénarisée par Casty, qui officie pour Topolino (Mickey en italien) depuis 2003. Enrico Facini, qui est quant à lui illustrateur pour le magazine depuis 1989, est en charge du dessin.
Félix, le fil adoptif de Genius, arrive en ville afin de passer ses vacances avec Dingo. Mais quand il parvient au domicile que ce dernier partage avec Mickey, son ami a disparu. Mickey a la surprise de voir Félix être aspiré par l’ordinateur de Dingo, qui était resté sur une page vantant la mystérieuse Transvitanie. La police étant incrédule, Mickey se décide à se faire lui aussi aspirer par l’ordinateur, et tenter de sauver ses amis. Il se retrouve dans une contrée d’apparence européenne, où les quelques humains qu’il croise sont incapable d’interagir avec lui… d’autant qu’ils sont en deux dimensions !
L’histoire est amusante, et joue sur les codes du récit de vampire autant que sur les références au jeu vidéo. Mickey sera en effet aidé par des fantômes qui rappelle ceux de Pacman, et dont l’antagoniste est désormais l’homme de main du grand méchant de l’épisode : le comte Vloud. Le récit exploite le vocabulaire du numérique, avec cette idée que Vloud transforme la mémoire de ses victimes en Ram, donnant ainsi vie à son pays virtuel.
Le personnage de Vloud a tous les attributs du vampire : il possède la capacité de se transformer en chauve-souris, est vêtu d’une cape et d’un costume et ne sort qu’à la nuit tombée (le pays paraît d’ailleurs plongé dans une nuit éternelle). Il ne s’abreuve pas du sang de ses victimes, mais absorbe leur mémoire, qu’il transforme en mémoire numérique. L’alliance de Mickey et des fantômes aura raison de lui, et il succombera finalement sous les rayons du soleil.
Si graphiquement on en dessous du Dracula de Enna et Celoni, l’histoire est plus originale et réussie de mon point de vue. Les auteurs jouent avec les codes du récit de vampire (le contexte nocturne, la présence d’un village), tout en ancrant la trame dans la modernité, avec cette idée d’une Transylvanie virtuelle.