A l’occasion de l’anniversaire des 10 ans de la collection «Folio SF» chez Gallimard, on nous offrait en librairie (merci Erwelyn de la librairie Soleil Vert à Calvisson) un recueil des gens de la maison ; poche argenté abreuvant l’avide lecteur de nouvelles et de très courts articles, intitulé L’O10ssée.
Parmi les monstres du genre que l’on situe bien, même lorsqu’on a fait l’impasse sur leur lecture : Bradbury, Silverberg, K. Dick, Priest…, quelques nouveaux noms : Jaworski (Gagner la guerre, heureuse découverte des éd. Moutons électriques), Damasio (La Horde du Contrevent)… et pour celle qui nous intéresse sur ce blog, Maïa Mazaurette.
Son nom, je l’ai vu cité sur quelques fora consacrés à la SFFF, mais des amis n’appartenant pas au fandom[1] m’ont aussi fortement conseillé ses publications : Dehors les chiens, les infidèles ; Rien ne nous survivra. Ils sont dans mes listes d’envies, notes digitales et bouts de papier, attendant la propice rencontre. Je les lirai tôt ou tard, mais la rencontre avec l’auteur a eu lieu plus tôt que tard.
Avec cette petite nouvelle inédite, donc, «Chronos» (pp. 103-122), de ce recueil des 10 ans. Soyons honnête, il est bien difficile de jauger une plume sur ce genre de calibre : un truc sympa, sans prétention, bien mené, qu’on aime sentir venir.
Disons, en l’espace de quelques mots, que Mazaurette imagine ici une variation autour du motif de la jeunesse vampirale, dans le monde ad hoc des starlettes hollywoodiennes (obsédées par les cures de Jouvence, comme on le sait). L’une d’elles, ayant passé l’apex photogénique de quelques rides, entend parler de l’institut Chronos et de sa nouvelle méthode mystérieuse…
Quant à Jean-Baptiste Del Amo (p.139), il nous offre une courte réflexion (3 pages) à propos du roman Je suis une légende, de Richard Matheson, l’inscrivant à l’articulation entre le mythe vampirique classique (Stoker & co) et moderne, alors que le propos général prend intuitivement Anne Rice comme tournant (coupable, selon l’auteur de «pâmoisons pâles et désincarnées»).
J’en conclus, à retrouver notre mythe favori dans ce recueil des 10 ans, que le vampire, mode pour mode, n’en demeure pas moins l’une des figures de proue des imaginaires littéraires, du fantastique XIXe à ce jour, où les nouveaux noms du paysage argenté des rayons de genre continueront de se limer les dents, parfois avec bonheur, parfois moins. Prédisons que le vampire continuera envers tout, de pouvoir parfois nous surprendre !
[1]Le substantif fandom désigne une communauté d’amateurs forcenés, ici de science-fiction comme grande catégorie.