Stéphane Chomienne, professeur de lycée et certifié en Lettres Modernes, présente par ce recueil différentes vision du vampire à travers la littérature du XXe siècle. Entrecoupé de passages encyclopédiques, qui s’attachent à décortiquer les caractéristiques du vampire à travers la littérature et le cinéma, ce petit recueil est une très bonne entrée en la matière.
Neuf nouvelles composent ainsi ce recueil, nouvelles écrites par des auteurs célèbres (tels Lovecraft), où plus méconnus comme Fredric Brown.
Jean Ray ouvre le bal des nouvelles par « Le gardien du cimetière », qui met en scène un homme accusé de meurtre. Engagé comme gardien de cimetière, il va peut à peu découvrir que ses prédécesseurs ne sont plus de ce monde. A noter que cette nouvelle reprend le thème de la vampiresse de noble extraction.
Après Jean Ray, place à Robert Bloch avec « La cape »,qui raconte l’histoire d’une cape ensorcelée transformant peu à peu son porteur en infant de la nuit. Cette nouvelle, qu’on retrouve dans de nombreux recueils, est un bon exemple de l’œuvre de Bloch, et prends à contre-pied le genre en mettant en scène un accessoire du vampire (la cape) rendu clé par le cinéma.
Ray Bradbury, avec « l’homme du second » clôt cette première partie du recueil. Cette nouvelle, qu’on retrouve par ailleurs dans « Vampire Story » chez Fleuve Noir, voit apparaître dans une pension de famille un nouveau locataire des plus curieux. Lequel ne manquera pas d’éveiller la curiosité du petit-fils des maîtres de céans.
« Je suis d’ailleurs », de Lovecraft, entame la seconde partie du recueil, en plaçant le lecteur dans la peau d’un être qui découvre peu à peu la réalité de sa condition. Une nouvelle plutôt bien construite sur un sujet auquel le maître ne nous avait pas habitué.
Vient ensuite le tour de Richard Matheson qui, avec « La robe de soie blanche », choisit de raconter l’histoire d’une petite fille qui vit avec sa grand-mère depuis la mort de sa génitrice. Laquelle grand-mère voit d’un très mauvais œil l’attirance que ressent la petite fille pour les affaires de sa défunte mère.
« Petit sœur ou bien », de Karen Robards, tient davantage du « faux vampire » mais n’en est pas moins cruel. Le petit Peter voit d’un très mauvais œil l’adoption de Sylvia Frances, un bébé roumain, par ses parents. Et quand son cousin le persuade qu’elle est peut être un vampire, son sang ne fait qu’un tour.
« Du sang ! », de Fredric Brown » ouvre la troisième partie du recueil, avec une histoire décalée racontant le voyage de deux vampires à travers le temps pour trouver une époque où leur race serait inconnue. Amusant et original.
« Monsieur Alucard », de David A. Johnstone continue sur cette lignée burlesque en mettant en scène un certain comte Alucard, devenu attraction pour touriste dans un vieux château.
Le recueil s’achève enfin sur une dernière digression comique, avec « Le comte Dracula » de Woody Allen, qui prend le parti de faire de Dracula un personnage tête en l’air qui s’aperçoit trop tard de sa fatale erreur.
Au final, un recueil varié qui présente des textes classiques et/ou originaux, le tout entrecoupé d’éléments pédagogiques qui constituent une bonne entrée en matière en ce qui concerne le mythe du vampire.