A l’occasion de ce hors-série, les reporters de Science et vie junior ont bravé les périls de la jungle du Nicaragua, de la campagne roumaine et des hôtels de Los Angeles pour collecter tout ce qui pouvait être dit sur les vampires en ce début de XXIème siècle. Alors, les vampires, mythe ou réalité? Mmm… ça dépend par quel bout on le prend! Une conclusion, en tout cas, s’impose en tournant les pages de ce hors-série: ces suceurs de sang sont vraiment de passionnantes créatures à étudier.
Les dossiers spécial vampires ont une fâcheuse tendance à fleurir les pages des magazines de tous les genres depuis l’avènement de Twilight (les romans et les films). Aussi n’ai-je pas été surpris à l’annonce de la sortie de ce spécial vampires de Science et Vie junior. Ayant été abonné de nombreuses années au magazine durant mes années d’adolescence, et ayant pris pas mal de plaisir à parcourir chaque mois mon numéro, j’étais plutôt confiant du résultat même si le petite encart Twilight présent sur la couverture (qui a part ce détail est franchement sympa) aurait pu me faire ressentir quelques doutes.
Après une petite soirée passée à parcourir le hors-série en long en large et en travers, à la manière des deux reporters qui ont battu le pavé jusqu’en Roumanie et au Nicaragua, je dois dire que le résultat est loin d’être inintéressant. Le magazine commence sur les chapeaux de roues, avec une illustration assez jolie et bien vue présentant l’évolution de la créature, de ses débuts hideux jusqu’aux variations plus attirantes des dernières décennies. En bon dévoreur de tout ce qui se fait sur le sujet, j’avoue que la partie descriptive des origines, caractéristiques et moyens de mettre un terme à la vie des vampires ne m’a rien appris, mais les auteurs ont le mérite d’avoir fait les choses bien sans forcément assommer le lecteur sous un trop-plein de détail.
C’est davantage à partir du récit de l’enquête d’Olivier Lascar, qui est allé jusqu’en Roumanie investiger sur les traces de Vlad Tepes et les résurgences contemporaines des vampires que le numéro prend pour moi tout son intérêt. L’auteur y effectue certes le parcours classique (Bistritz, Sigishoara, Bran, Poïenari) et oublie certains lieux (Snagov en tête) mais son parcours en Transylvanie m’a rappelé mon propre voyage. Le reporter a puisé auprès de spécialistes du sujet (Matei Cazacu, Ioanna Andreesco, excusez du peu) les clés pour comprendre les lieux que ses pas ont foulés et les personnages dont il a senti planer les ombres. Sa plume est vivante, son récit emprunt de respect et de curiosité, ce qui lui permet de faire découvrir très agréablement ces lieux chargés d’ambiance à des gens qui ne les connaissent pas. Qui plus est, son voyage l’a conduit dans un village où des faits de vampirismes ont eu lieu il y a quelques années, faits sur lesquels il a eu l’occasion de discourir avec un autochtone aussi mystérieux que passionnant.
Le reste des articles permet au lecteur de découvrir les liaisons entretenus par le mythe des vampires et la porphyrie, un panorama des principaux films de vampires de l’histoire du cinéma, un article sur des créatures du règle animal aux forts penchants vampiriques ou encore un parallèle entre vampires et loup-garous, les frères ennemis. Le petit bonus, qui m’a rappelé mes années d’abonnement : un article détaillant le moyen de se faire un maquillage vampirique pour le moins réussi, davantage pour ressembler aux vampires monstrueux qu’aux avatars d’Edward Cullen. Ainsi qu’un article assez dense centré sur les liens entretenus par le mythe du vampire et le jeu de rôle Vampire et ses différentes version, notamment ce qui a tarit au grandeur nature.
A noter par ailleurs la présence d’un article sur la récente découverte, à Venise, d’un squelette présentant des traces de rituel anti-vampirique. Un second récit de voyage, réalisé cette fois-ci par le cryptozoologue Benjamin Radford, entraîne le lecteur à la poursuite du Chupacabra, une mythique créature d’Europe Centrale apparu dans certains fait divers des années 90. Pour le moins immersif. Olivier Lascar (encore lui) propose également une adaptation bd assez sympathique de la vie de Bela Lugosi, dessinée par Erwan Surcouf. Réussi, intéressant et pas ennuyeux. Le dernier articles passionnant est davantage tourné sur des questions scientifiques autour du mythe du vampire (combien de litres un vampire peu trouver dans un corps humain, pourquoi les vampires mordent-ils dans le cou, etc.). Mis en scène autour du Dr Acula (!) les réponses sont intéressantes, à la fois synthétiques et précises.
Un numéro qui s’avère assez réussi, reste que le recours à des interview des acteurs de Twilight (ce qui est bien mis en évidence dès la couverture) a un petit côté racoleur, mais cela est justifié par le traitement large du mythe qui est annoncé dès le début. Le contenu de l’ensemble est de bonne facture, les différentes journalistes ayant su aussi bien faire appel à des spécialistes et partir eux-même sur les traces du mythe pour étayer leurs propos. Bien plus probant et intéressant que la plupart des dossiers ou numéros hors-série du même genre.
Des théories scientifiques, des faits réels, de l’histoire, de l’imaginaire, des enquêtes sur le terrain. Bref, ce hors-série de Science et Vie Junior nous présente les vampires sous différents angles des plus variés. Ce magazine est agréable à feuilleter. On peut commencer par les articles qui nous intéressent le plus, tout en laissant les autres de côtés. Ce qui est également appréciable, ce sont les bibliographies qui ponctuent la plus part des articles. Seul petit bémol, ces bibliographies sont assez restrictives, par contre les choix littéraires sont des références en la matière. A relever, un problème de mise en page qui nous laisse avec, notamment, une phrase coupée, sans fin.
Dans ce numéro, il y a un extrait d’un roman sur les vampires avec une vision intéressante, serait il possible de me communiquer le titre ?
Bonjour, le titre du livre m’intéresse également. Quelqu’un m’en a parlé à travers cet extrait dans cette revue. j’aimerai lui offrir le livre (il semble ignorer son existence). Merci.