Il est le plus grand détective de tous les temps. Il en est même l’archétype. A Londres, au 221 B de Baker Street, réside Sherlock Holmes, avec son compagnon, chroniqueur et faire-valoir, le docteur Watson. Mais… Quelle fut la première confrontation de Sherlock Holmes et Fu Manchu ? Pourquoi le vampire Guido Pascalini vint-il consulter le détective ? Pourquoi le Titanic n’a-t-il pas coulé ? Qu’est-il réellement arrivé aux chutes de Reichenbach où Holmes et le génie du crime, disparurent en mai 1891 ? Qu’attendre d’un programme informatique de détection baptisé Sherlock Holmes ? 26 aventures inédites que les anthologistes ont confiées à des auteurs de science-fiction et de fantasy. A son époque comme dans l’avenir – et même après la mort -, à Londres comme dans l’espace, tel qu’en lui-même, voici le génie des enquêteurs.
Si le vampire est ma créature littéraire fétiche depuis des années, Sherlock Holmes n’est pas bien loin derrière. L’intégrale des nouvelles et romans du canon figure en bonne place dans ma bibliothèque, et il ne se passe pas une année sans que je prenne plaisir à relire certains des textes mythiques sortis de la plume de Sir Arthur Conan Doyle. Aussi quelle ne fut pas ma joie de tomber sur ce recueil paru aux Editions de l’Atalante, au cours duquel pas moins de 26 auteurs vont propulser le détective du 221b dans des aventures tour à tour fantastique ou science-fictionesque. Et quelle ne fut pas ma seconde surprise de voir qu’au moins une des nouvelles voyait Holmes enquêter pour le compte d’un vampire !
Pour faire un point sur l’ouvrage dans sa globalité, si j’ai beaucoup apprécié les nouvelles incluses dans la partie Holmes dans le passé, qui pioche avec brio dans toute la littérature et l’actualité victorienne (en poussant jusqu’au début du XXe, depuis la Machine à explorer le temps de Wells jusqu’au naufrage du Titanic), il n’en va pas de même pour les parties suivantes, Holmes dans le présent et Holmes dans le futur, qui ne m’ont pas du tout convaincues, sans doute parce qu’elles égratignent quelque peu le personnage. Il n’en demeure pas moins que ces nouvelles peu connues sont un ensemble que tout amateur du détective londonien se doit de posséder, car elles proposent quelque chose de différent, et de souvent bien pensé, sur l’univers bâti par Doyle.
La première nouvelle vampirique, l’aventure du cercueil disparu voit donc Holmes être engagé par un vampire pour enquêter sur la disparition de son cercueil. Cette enquête va permettre à Holmes de rencontrer un autre vampire que son client, et avoir ainsi son rôle à jouer dans la genèse d’une œuvre littéraire incontournable pour tout amateur de vampires. La seconde nouvelle qui nous intéresse, La souris et le maître voit le Dr Watson assister à une étrange séance de spiritisme où le comte Dracula tentera notamment de contacter dans l’au-delà un certain Abraham. Un clin d’oeil certes anecdotique, et dans lequel le vampirisme n’est pas annoncé, mais pour le moins savoureux.
Les vampires tels qu’ils apparaissent dans le nouvelle L’aventure du cercueil disparu de Laura Resnick, sont à même de se transformer en chauve- souris. Si les vampires semblent avoir besoin de sang pour survivre, ils ne craignent pas les symboles religieux. Ils ont cependant besoin d’un cercueil rempli de leur terre natale pour dormir durant la nuit.
Un recueil loin d’être inintéressant, malgré l’hétérogénéité de certaines nouvelles, et le manque de respect de certaines nouvelles (du moins à mes yeux, énorme fan de l’œuvre de Doyle) par rapport aux personnages de Sherlock Holmes et Watson.