Après sa victoire contre Drago, roi des Nosferatu, Vampirella s’est vu remettre les titres et propriétés de son ancien allié et demi-frère. Alors que Coleridge, le serviteur humain du défunt Drago, lui fait visiter la forteresse de ce dernier, Vampirella découvre un ouvrage étrange, sobrement intitulé Feary Tales. La curiosité la pousse à parcourir les pages du livre, lequel éveille en elle une impression de déjà-vu. C’est alors qu’elle se retrouve propulsée à l’intérieur même des récits que renferme l’ouvrage, revivant en bonne place les contes et légendes qui le composent.
Si je suis les pérégrinations de l’héroïne créée par Ackerman et Frazetta depuis un moment, il aura fallu attendre les arcs écrits par Eric Trautmann pour que la série redevienne à mes yeux aussi intéressante qu’à ses débuts (même si dans une veine totalement différente). Nancy A. Collins, désormais en charge de la série principale, poursuit avec ce Feary Tales la trame initiée dans Our lady of Shadows, même si ce recueil est à considérer comme un spin off. La sculpturale vampire se retrouve malgré elle héroïne de nombreux contes, de Blanche Neige à Cendrillon, en passant par Barbe-Bleue, Boucle d’Or et les 3 ours… Force est d’avouer que le casting est alléchant, car Nancy A. Collins est ici entourée de Steve Niles, Gail Simone, Joe Lansdale, Stephen Bisette, Eric Trautmann… mais l’intérêt de cet aparté dans l’arc actuel me semble assez faible. Les histoires sont très courtes, certes sympathiquement détournées mais pas non plus inoubliables, et l’ensemble se termine sur une révélation qui voit une nouvelle fois l’histoire de l’héroïne subir un deus ex machina imprévu, remettant en cause une partie de ce qu’on savait jusque-là sur son passé. Ce n’est certes pas la première fois, Vampirella étant passée du statut d’extra-terrestre venue de Drakulon à celui de fille de Lilith, mais je ne suis cette fois-ci pas convaincu.
Le dessin est tenu du début à la fin des récits par Jack Jackson, qui s’en sort plutôt bien vu le nombre d’ambiances différentes auxquelles il se frotte, entre horreur, western, fantasy… Reste que son trait est moins impressionnant que celui de Patrick Berkenkotter, voire de Reis Wagner, qui se sont démarqués du lot sur les arcs et séries précédents. Le trait réaliste est assez homogène mais manque d’un certain dynamisme, voire d’ambition dans ses cadrages.
Niveau vampirique, Vampirella affirme une nouvelle fois ses différences avec les autres vampires. Elle peut en effet se mouvoir en pleine lumière sans que cela lui pose de souci, tout en restant douée d’une force surhumaine et d’un appétit pour le sang. Elle se retrouvera par ailleurs, lors d’un des contes, à la tête d’un véritable royaume de buveurs de sang.
Un spin off plutôt dispensable dans la trame actuelle de la série, même si les intervenants (notamment les scénaristes) n’ont plus grand chose à prouver dans le monde du comics. Dommage.