C’est un village perdu au bout de la route. Un endroit paisible… Mais, à Sable Noir, la nuit est lourde d’angoisse et apporte, avec les gémissements du vent, son lot de meurtres et d’atrocités. Une maison au sommet de la colline, une soirée mondaine, une famille ordinaire… et d’étranges créatures au visage livide, à la grâce inquiétante. Six nouvelles déploient leur charme vénéneux, où les Vampyres sont, plus que jamais, déchaînés.
J’étais complètement passé à côté de la première saison du concept Sable Noir, qui voyait des auteurs de nouvelles explorer les quelques pistes laissées par les géniteurs du projet autour de la ville de Sable Noir, dans laquelle les forces du mal sont bien présentes, notamment au soir du 3 novembre. Dans la foulée, plusieurs réalisateurs avaient mis en scène leur adaptation des différentes nouvelles.
Le concept est donc repris une seconde fois, mais au support recueil et moyens-métrages vient s’ajouter celui de la bande dessinée, 6 duos de scénaristes et dessinateurs s’attaquant eux aussi à adapter les nouvelles du second recueil. Après avoir chroniqué le DVD des moyens-métrages et passé au crible les deux albums BD, voilà donc venu le moment de a chronique du matériau initial : le recueil de nouvelles.
Au fur et à mesure de la lecture du recueil, une impression se détache : autant les moyens-métrages se détachent parfois radicalement de la nouvelle dont ils s’inspirent, autant le support BD est lui assez fidèle aux différentes histoires. Ce qui aboutit globalement à des avis assez proches sur les différentes histoires qui composent ce recueil.
Dans la peau de Caryl Férey est une entrée en matière assez réussie. Autant j’avais été assez mitigé sur l’adaptation BD de cette nouvelle, autant le support original m’a davantage convaincu, car souffrant moins de soucis de rythme. L’histoire nous entraîne donc dans les frasques de deux apprentis actrices qui vont se retrouver dans une boîte de nuit pour le moins particulière…
« De sang frais » apparaît autant réussie en nouvelle qu’en version BD, la version filmée se détachant lourdement du scénario original (avec plus ou moins de réussite : de bons personnages, mais une histoire au rythme un peu bancal). On suit donc l’arrivée à Sable Noir d’un paparazzi en mal de calme et de sa famille.
Le vrai du faux avait été autant une déception du point de vue BD (un côté Martin Veyron trop appuyé qui ne m’avait pas convaincu) qu’une mise en bouche assez prenante au niveau du DVD. La nouvelle propose quelque chose d’assez différent, bien plus sombre que l’adaptation BD, dont la lecture s’est avérée pour le moins intéressante.
La maison sur la colline est également un des textes les plus réussis du recueil, à l’image du court-métrage qui lui est (à quelques détails près) assez fidèle, ce qui n’était pas franchement le cas de la BD. On suit donc les pas d’une jeune femme ayant perdu sa mère qui revient dans la maison où celle-ci est décédée.
Alizarine est très proche de l’adaptation BD qui en avait été faite, en nous narrant les péripéties de Kader et Gégé, qui s’essaient au cambriolage dans l’appartement d’une vieille femme mystérieuse qu’on dit riche. L’histoire est sympathique, mais le court-métrage, qui s’éloigne assez lourdement de cette trame, est bien plus prenant.
Les âmes bâtées m’a moyennement convaincu, comme le court métrage assez fidèle qui en a été tiré. Cette histoire d’un jeune couple parti à la recherche du père est assez bien vue sur le plan de la montée en puissance du suspense, mais la résolution est franchement banale et peu convaincante. L’adaptation BD était cette fois-ci bien plus réussie.
En ce qui concerne le mythe du vampire, chacune des nouvelles du recueil a sa conception des choses. Les vampires y sont décrits comme des créatures qui différent pour beaucoup des caractéristiques habituelles. Le besoin de sang est certes bien présent, mais la lumière du soleil ne semble pas un problème pour tous les vampires qui apparaissent au fil des différentes nouvelles. De même, si une des nouvelles met en scène des vampires ayant quelques problèmes de répulsion avec les crucifix, la plupart de ceux qui apparaissent dans ces 6 histoires semblent être beaucoup plus difficiles à repousser. La nuit du 3 novembre, date clé pour la malédiction qui entoure la ville de Sable Noir, apparaît également comme une date clé du statut de vampire. On notera également qu’une des nouvelles met en scène un personnage vampirique plutôt original qui se révèle au fil du texte : une vieille demeure.
Au final, ce recueil alterne bonnes surprises et textes plus décevants, un peu comme le diptyque BD qui en est issu. La saison de moyens-métrages est, après parcours de l’ensemble des œuvres liées à cette saison, le support le plus réussi qui émerge de ce nouveau volet du concept Sable Noir.
Assez d’accord dans l’ensemble 😉 comme tout livre composé de nouvelles, y a du bon et du moins bon. "Dans la peau " et "alizarine" étant peut être les mieux pour le côté vampire, "la maison sur la colline" plus fantome je trouve ^^ Et pour "le vrai du faux" j’ai parcouru vite fait la BD et effectivement, cela m’a pas vraiment convaincu alors que la nouvelle est assez sombre (bien que niveau vampire on peut être deçu)