Rosie et Nils s’aiment. Ils ont décidé de vivre sous le même toit, et de créer ainsi un nouveau foyer avec leurs enfants respectifs. Une famille recomposée tout ce qu’il y a de normale, entre l’enthousiasme des parents amoureux et le dépit des enfants bousculés dans leurs habitudes. Mais cette famille-là a une particularité un peu… sanglante ! Rosie cache bien son jeu, mais elle paie cher la substance qu’elle doit s’injecter fréquemment et en toute discrétion. Par ailleurs, de mystérieux interlocuteurs voudraient l’empêcher de réaliser ses projets avec Nils, lui rappelant qu’elle appartient à un tout autre clan… Combien de temps Rosie pourra cacher à sa nouvelle famille qu’elle et ses filles sont des vampires ?
Après le récent Le diurne, voilà que Corbeyran s’intéresse une nouvelle fois au mythe du vampire, sous une forme certes plus classiques, avec ce premier opus d’Urban Vampires. Une nouvelle série qui prend racine dans un cadre réaliste (le New York contemporain), et nous met en présence d’une famille nouvellement recomposée un peu particulière. Car si Nils et ses deux fils sont bien humains, Rosie et ses deux filles semblent avoir des secrets à cacher. Pourquoi Rosie s’injecte régulièrement dans les veines une substance mystérieuse qu’elle paie à prix d’or ? Qui sont ses personnes qui la harcèlent par téléphone et entendent faire capoter ses projets de vie de couple ? Autant de question que pose rapidement l’album, qui s’achève sur un cliffhanger classique, qu’on espère voire déboucher sur des révélations plus percutantes dans le second tome.
Le scénario est somme toute assez classique : une famille recomposée qui va éprouver quelque difficulté à voir tous ses membres s’habituer à leur nouvelle vie. Par-dessus, une petite touche de mystère, avec quelques pistes fantastiques. Rien de bien nouveau donc, et une mise en place très classique quand on connait un peu le travail de l’auteur, mais l’album n’en est pas moins agréable à lire. Les personnages ont des personnalités assez intéressantes, même si certains d’entre eux flirtent avec l’archétype.
Le dessin de Kowalski est un des côtés les plus positifs de l’album. Son trait fin et réaliste colle parfaitement à l’ambiance du premier opus. Les personnages sont relativement bien mis en scène, et les décors assez détaillés. On est pas forcément très éloigné de l’univers graphique d’un Chant des Stryges, pour citer une autre série sur laquelle travaille Corbeyran. Les couleurs, sans être non plus d’une franche originalité, sont simples mais efficaces.
L’aspect vampirique, s’il est d’emblée mis en évidence par le titre, est assez diffus dans ce premier opus. On comprend rapidement que Rosie et ses filles ont quelque chose de différent, ce qui ne l’empêche pas de se déplacer en pleine lumière, et d’avoir une vie relativement classique. Reste qu’elle semble obligé de s’injecter régulièrement une substance, qu’elle achète illégalement. Certains détails laissent par ailleurs à penser qu’elle est bien plus âgée qu’il n’y parait. Enfin, l’inconnu qui la harcèle fait mention plusieurs fois d’un « clan » auquel appartiendrait la jeune femme.
Une nouvelle série moderne sur le thème du vampire (du moins on me déduit pour l’instant du titre et de quelques détails épars). Pas franchement originale, mais pas déplaisante pour autant. Reste à voir si les prochains opus permettront aux auteurs de sortir des sentiers battus…