Cité érigée en territoire vampire, Loukiana doit défendre ses accès sans relâche. Des patrouilles, placées sous la responsabilité des deux fils du bourgmestre, veillent nuit et jour sur la sécurité des habitants de la ville. Lorsqu’est révélée l’existence d’une nouvelle espèce de vampire, capable de supporter la lumière du jour, c’est la panique. D’autant qu’un de ces vampires vivrait déjà en ville, disposant d’une position importante dans la lutte contre les vampires…
Nouvelle série vampirique, Le diurne n’est pas pour autant écrite par des débutants, le scénariste n’étant autre qu’Eric Corbeyran (Le chant des stryges,Asphodèle,Abraxas,etc.) et le dessinateur, Tiho a déjà quelques albums à son actif. C’est donc avec un certain intérêt que j’ai commencé ma lecture, qui révèle au fil des planches un univers et une histoire originale, qui prend forme dans une ville construite en plein territoire vampire. Les côtés un peu steampunk de l’ambiance ne sont utilisés que par petites touches, l’essentiel du scénario s’intéressant à la manière dont la ville parvient à s’organiser pour limiter les attaques des vampires. Ce premier tome est bien construit, ne fait preuve d’aucun temps mort et s’avère au final une introduction bien menée, avec des personnages intéressants et pas mal de pistes possibles pour la suite.
Les relations entre les personnages sont assez bien mises en scène, qu’il s’agisse de la haine entre les deux frères, des manipulations de Bernstein, ou de la figure du bourgmestre. Ce premier tome propose également son lot de personnage secondaires, dont le savant German Lemonge et sa ville Maëlle, dont la présence à Loukiana vont fortement appuyer sur les différents rebondissements de l’intrigue. Un mélange des genres assez réussi donc, qui parvient à tirer son épingle du jeu parmi la production actuelle en choisissant un angle d’attaque assez original.
Le dessin de ce premier opus est assez sympathique. Les cadrages sont assez bien pensés, notamment dans certaines cases en pleine planche qui offrent un bel exemple du coup de crayon de Tiho. L’ensemble est très réaliste au niveau du trait, la dynamique des scènes d’actions étant appuyée à la fois par un cadrage réfléchi et par une bonne mise en scène du mouvement des personnages. Reste le cas de la couleur, qui est capable du meilleure (certaines vues « aériennes » de Loukiana sont franchement superbes, à des couleurs un peu fades (voire trop sombre) qui gâchent un peu le dessin en lui ôtant une son dynamisme.
Les vampires de cet univers sont très différents des créatures auxquels on a habituellement affaire. Il s’agit de créatures à l’aspect proche de celui de l’homme de Néanderthal, resté à l’état sauvage. Elles ne peuvent se déplacer que la nuit venue, à la recherche du sang dont elles ont besoin pour survivre, et se cache dans l’immense forêt dont elles ont fait leur monde. Le soleil et l’argent semblent ainsi être les seuls moyens d’en venir à bout. Ce premier album aborde également l’existence d’une nouvelle espèce de vampires, diurne, qui pourraient donc se déplacer aussi bien le jour que la nuit.