Marianne, Stefan et Gaspard errent en pleine tempête de neige, à la recherche d’un mystérieux tunnel. Pour seul indice, ils disposent d’une vieille carte, mais les lieux ont fortement changé depuis que cette dernière a été dessinée. Au moment où ils identifient enfin le passage, ils sont attaqués par une nuée d’hommes ailés. Stefan prend rapidement le parti de se sacrifier, dans l’optique de ralentir leurs poursuivants et de permettre à ses amis de mener à bien leur mission. Car la grotte dans laquelle les deux survivants descendent est l’ultime espoir de l’humanité : elle renfermerait la tombe de Vampirella, que des prophéties présentent comme la seule à pouvoir changer ce qu’est devenu le monde.
Après un long arc hollywoodien scénarisé par Kate Leth, la sculpturale vampire revient une nouvelle fois chez Dynamite, cette fois-ci sous la direction de Paul Cornell (connu pour ses scénarios de la série TV Docteur Who et plusieurs romans dans le même univers). Il semble qu’après Nancy Collins, qui avait bien repris en main le personnage, Dynamite choisisse à nouveau de confier Vampirella à un scénariste touche-à-tout. Rompant quelque peu avec la continuité des précédents arcs chez Dynamite, il propose avec ce nouvel arc un mélange de post-apo et de SF plutôt bien vu, le tout mâtiné de référence à la Divine Comédie. Il y a plusieurs mois de cela, à la lecture du prologue, j’avais été assez interloqué par ce choix inhabituel, qui commence par la mise en situation de trois personnages à la recherche du tombeau de Vampirella. Si l’héroïne a vu ses origines remaniées plusieurs fois (entre Drakulon et Lilith), jusque-là personne n’avait pensé à la propulser dans un lointain futur, et de faire de celui-ci une dystopie grinçante. Cette mise en bouche m’avait relativement convaincue, et les numéros qui la suivent, regroupés dans ce premier TPB, vont dans le même sens. C’est bourré de références, mais elles s’entremêlent de manière très efficace, offrant à nouveau un peu d’originalité aux aventures de la vampire (qui quitte une nouvelle fois son monokini rouge).
Graphiquement, il faut également dire que Jimmy Broxton s’en sort bien. Mais venant d’un illustrateur qui a travaillé sur The Unwritten (notamment), difficile d’imaginer autre chose. Si je trouve que parfois l’héroïne pourrait être plus affinée dans ses traits, les découpages du dessinateur, ses cadrages et ses jeux d’ombres donnent parfaitement le la à ce futur post-apocalyptique / dystopique. Pour autant, suite à un simili-scandale associé à une variant cover, on sait que le scénariste et le dessinateur ne travailleront plus jamais ensemble. Reste à savoir si la suite de l’arc en cours est déjà dessinée, ou si un autre dessinateur reprendra le flambeau (Cornell et Dynamite ayant désavoué le choix de la variant cover, alors que Broxton maintient ce dernier).
Côté vampirique, Vampirella sera rapidement confrontée au sang qui coule dans les veines de l’humanité, désormais noir et bien plus puissant (pour des raisons qui seront développées dans le récit). Faite prisonnière, elle apprendra que ses geôliers ont conscience de sa nature, mais qu’ils disposent de moyen pour bloquer ses pouvoirs (lesquels, on le verra dans la première partie, lui permettent d’influencer les choix des êtres humains, de voler, etc.). Et si elle est dans un état de décrépitude assez avancé au début de l’histoire, l’apport de sang la verra rapidement reprendre les traits qu’on lui connaît. Le récit permettra également de revenir sur les différentes versions des origines du personnage.
Un nouvel arc pour la vampiresse bien connue, qui propulse cette dernière dans un futur où tout semble (trop) parfait pour l’humanité. Vampirella dénouera progressivement l’écheveau, jusqu’à laisser derrière elle son corps et pénétrer le Paradis auxquels les humains de ce futur aspirent envers et contre tout.