Vampirella est venue à bout des manigances de Lucifer, et a mis à bas l’Enfer virtuel que ce dernier avait mis sur pied. Mais l’humanité lui reproche d’avoir détruit ce faisant ses espoirs, et la vampire doit désormais faire profil bas, accompagnée de Vicki et de Grit, leur chat. Lors d’une des premières nuits qui suit la défaite du démon, Vampirella se retrouve projetée dans un rêve étrange, où elle va se retrouver face à l’ensemble des versions d’elle-même, issues de son passé. Serait-ce là le moyen de comprendre enfin pourquoi elle a été endormie plusieurs siècles ? Et de pouvoir retrouver la mémoire qui lui fait en partie défaut ?
The God You Know est le recueil qui fait suite à Forbidden Fruit, où Vampirella se réveille après des siècles de sommeil et découvre que le monde a viré à la dystopie. Ce deuxième tome prend donc le relais après que la vampire ait mis à mal les projets de Lucifer, et partiellement restauré les choses dans leur état initial. Mais tout n’est pas pour autant parfait, car la planète est désormais surpeuplée : Dieu ayant disparu, enfermé par le démon dans les tréfonds de son enfer virtuel, plus personne n’est en capacité de mourir.
J’avais beaucoup apprécié le premier tome, qui se permettait de sortir le personnage du contexte contemporain pour lui faire visiter un futur relativement sombre, où elle apparaît comme un sorte de messie capable de renverser la situation. Cette suite est du même calibre, le personnage devant faire face aux conséquences de ses choix pour le monde. Les auteurs se permettent également d’approfondir sa relation avec Vicki, qui passe du rôle d’assistante à celui de petite-amie. Le personnage gagne également en psychologie, s’avérant capable d’aider Vampirella et de tenir tête à leurs ennemis.
Côté dessin, je suis plus mitigé. J’avais vraiment trouvé Forbidden Fruit réussi, dans la lignée graphique du dernier arc scénarisé par Kate Leth. Pour autant, le trait de certains des artistes qui officient dans cette suite sont moins homogènes et maîtrisés, même si dans l’ensemble le niveau reste très correct, et qu’il y a des passages franchement réussis (le rêve de Vampirella, qui ouvre le recueil, notamment, signé par Andy Bellanger qui réalise la couverture). L’ambiance post-apocalyptique de cet opus offre également aux dessinateurs la possibilités de laisser parler leur amour du cinéma de genre, principalement pour Mad Max, dans le périple de la vampire pour sauver Vicki (signé Paula Barrios).
En ce qui concerne la figure du vampire, c’est comme d’habitude Vampirella qui en est le personnage représentatif. Au cours du récit, elle montrera autant sa capacité de cicatrisation que sa vitesse, et utilisera ses ailes à différents moments de l’intrigue. On verra une nouvelle fois le personnage perdre ses pouvoirs. Enfin, les instincts de la vampire sont mis en scène de plusieurs manières. Déjà, au sein de sa relation amoureuse avec Vicki, la morsure servant de prélude. Enfin, pour marquer l’évolution qu’a connu le monde, le sang étant devenu noir. Mais c’est aussi le sang qui lui permettra de reconnaître une autre immortelle, quasi-vampire elle aussi : Pantha, qui autrefois fut connue sous le nom de Sekhmet.
Cette suite est à l’image du premier tome. Elle propose tout autant des moments assez intéressants sur la mythologie du personnage (le rêve, qui la met face à ses incarnations passées) tout en explorant cette fois-ci une ambiance post-apocalyptique, la dystopie de Lucifer ayant été renversée. J’attends la suite avec une certaine impatience.