5 ans plus tôt, l’échouement d’un bateau perdu depuis 16 ans à déclenché une épidémie incontrôlable qui a peu à peu transformé les Etats-Unis en zone de non-droit. L’interception d’un message audio mentionnant l’existence d’un antidote va décider les nations survivantes à envoyer une équipe de sauvetage pour récupérer ledit vaccin. Pour autant, l’escouade qui a été envoyée sur place n’existe pas officiellement, les politiques allant jusqu’à nier son existence. Mais pour quelles raisons ?
Décidément, le thème du vampire a la côte chez Dark Horse. Car si l’éditeur américain a déjà entre ses mains les versions comics du Buffyverse, les adaptations de La Lignée de Guillermo Del Toro et la préquelle de Laisse-moi entrer, voici donc qu’une nouvelle mini-série aux dents longues pointe le bout de ses dents dans le giron de la maison au petit cheval noir.
Le scénario n’est pas foncièrement des plus novateurs. Le mélange post-apocalyptique et vampires semble en effet être une des tendances actuelles, que ce soit au cinéma (Stakeland) ou en BD (La Lignée, Transfusion, etc.). Ce qui n’empêche pas le scénario d’Andrew Cosby d’être efficace, à défaut de proposer des éléments véritablement originaux. On y suit ainsi l’échappée belle d’une escouade de militaires dont la mission est de localiser et d’évacuer ce qui semble être un antidote à la désastreuse épidémie qui a conduit le reste du monde à isoler une partie du territoire américain.
Le tout renferme quelques hommages évidents (le Zombie de Romero, Aliens pour en citer quelques-uns), sympathique, mais peine malgré tout à totalement convaincre. Les personnages manquent en effet de densité (et peinent à se démarquer des archétypes du genre) et l’histoire intègre quelques rebondissements pas toujours très heureux, voire téléphonés.
Le dessin est sans nul doute le point fort de ce comics. Dans la lignée d’un Kent Williams, Jason Alexander a un coup de crayon assez original, plus proche de la peinture que du style comics habituel. La mise en couleur assez sombre (et les jeux de lumière) rajoute à la noirceur de l’ensemble, qui contribue à poser une ambiance réussie à l’histoire.
On apprend au final peu de choses sur les vampires de cet univers. Ils semblent ne pas être en mesure de se déplacer en pleine journée, craignant les ultraviolets. Plus bestiaux qu’humain, ils ne sont pas forcément très éloignés des vampires de 30 jours de nuits. La destruction de leur cerveau ou de leur tête semble être la seule manière d’en venir à bout, sachant qu’il suffit d’être mordu avant de mourir pour revenir à la vie sous la forme d’une de ces créatures.
Pas foncièrement original ni toujours très fluide au niveau de l’intrigue, Damn Nation propose pour autant une histoire correcte, qui vaut essentiellement pour le dessin de Jason Alexander.