Darke, Caspian – Banished Shadow. Talyn – Seed of Darkness

Les créatures de la nuit ont pris le contrôle, réduisant l’humanité à une minorité qui n’a d’autres choix que serrer des dents. Depuis la disparition de sa sœur Tessa, survenue un an auparavant, Talyn peine à garder la maîtrise d’elle-même. La jeune femme ne doit sa survie qu’aux combats de rue où, sous le patronage d’une Dive, elle fait face à des entités en apparence bien plus fortes qu’elle. Mais Talyn a en elle les moyens de répondre à la provocation et de rendre coup sur coup. Lors d’un combat contre un loup-garou où elle est censée se coucher au bout de quelques rounds, son adversaire la nargue en mentionnant sa sœur disparue. De quoi énerver Talyn, dont les pouvoirs latents se révèlent et la voient réduire au silence son opposant. Pour éviter de subir la vengeance du magnat dont le loup-garou était le poulain, elle est contrainte de fuir, et pénètre malgré elle dans une boîte de nuit ou un petit groupe de vampire sème la terreur.

La préquelle et l’univers de ce premier volet ne peuvent que ramener le lecteur à des œuvres comme Underworld, Daybreakers ou Priest. L’univers dystopique, l’opposition entre les créatures surnaturelles et une humanité au devenir vacillant sont en effet au cœur du monde où se déroule la série, qui se dévoile avec ce premier tome. Et ce n’est pas l’idée d’une magie en passe de renaitre qui va foncièrement changer la donne (ça, Buffy nous l’a déjà fait en comics). Les auteurs citent d’autres références dans l’interview qui clôture l’album, telles que Vampire Hunter D. Matière à souligner que l’ADN du dessinateur et du scénariste est aussi à aller chercher du côté de l’animation japonaise.

Talyn se pose dès ce premier tome comme une histoire dont les personnages centraux sont des femmes, particulièrement les sœurs Talyn et Tessa. Des orphelines dans un monde où l’humain doit faire profil bas s’il veut éviter de disparaître, et où le moindre faux pas peut être fatal. Un univers où les pulsions des plus puissants dominent, ceux-ci se partageant dans la violence une humanité morcelée et plongée dans les ténèbres. La résistance paraît bien mince, et la cabale d’Ébène dépassée par la situation. Les nantis ont fui vers le ciel, laissant les humains sans ressources en plein cauchemar (et là, on pense à Elizium, même si cette humanité préservée ne nous est jamais montrée).

Le graphisme est sans doute le point fort de ce premier tome. L’illustratrice Banished Shadow est une autodidacte formée sur DeviantArt. Son trait, sa mise en couleur appuie clairement son background, qui transparaît sur sa manière de dessiner. De quoi conférer un bon dynamisme à l’ensemble, d’autant que son découpage horizontal simule les mouvements de caméra et joue sur l’énergie de la narration.

Les vampires sont une des factions de l’univers de Remnant, cette ville globale où les humains les moins favorisés doivent lutter pour survivre. On apprend qu’ils sont issus de Carmilla, présentée comme la première vampire. Ces créatures n’agissent pas au grand jour, à la différence des humains. Elles sont extrêmement rapides, avides de sang. On comprend néanmoins qu’elles peuvent être tuées : elles feront les frais d’un face à face avec la cabale d’Ébène. On verra également que le sang de Talyn renferme un pouvoir spécial : il est indigeste à ces créatures, qui ne sont pas en capacité de transformer la jeune femme à leur image. Le récit d’ouverture, censé se placer plusieurs centaines d’années avant la trame principale met par ailleurs en scène un protagoniste qui rappelle fortement Dracula : Vlad Vorden l’Empaleur. Un personnage dont l’obsession semble être d’éradiquer toute forme de magie de la surface de la Terre.

Un premier opus qui pose un univers par trop référencé, qui peine à rendre accrocheur le titre, même si l’approche graphique est efficace.

 

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