Robert Darvel propose avec ce premier fascicule de donner une autre version de la légende de Jeanne d’Arc, une version qui voit la pucelle nantie d’une étrange malédiction, qui explique au passage qu’elle soit demeurée pucelle, une version qui va également voir la jeune femme affronter un maître vampire caché sous Orléans. Conseillée par le mystérieux Jean de la Hire, Jeanne va ainsi partir à la recherche du Dauphin, et le convaincre qu’assiéger Orléans est nécessaire pour le préserver d’une terrible malédiction. Jeanne est la seule en mesure d’affronter et de tuer le maître vampire, car le sang qu’elle perd en permanence est un des plus grands désir de celui-ci.
J’ai dans un premier temps été attiré par le titre de ce fascicule, qui promettait une rencontre inopinée entre le monde des vampires et celui de l’Histoire de France. Ce premier intérêt à été rapidement confirmé par la superbe couverture du fascicule, réalisée par son auteur, qui fleure bon la littérature feuilleton de la grande époque et promettait une relecture mystérieuse de la vie de la Pucelle d’Orléans. Le résultat est à la mesure de ces premières impressions, car force est de constater que ce premier opus est un véritable petit bijou incongru qui saura plaire aux amateurs de jolis objets et de textes à la fois originaux et amusants.
Le style de l’auteur, un brin désuet, colle parfaitement à l’ambiance recherchée, et à cet aspect résurrection du roman-feuilleton. La plume est riche, de même que la maîtrise qu’à l’auteur de la langue française, ce qui offre au lecteur un texte à la fois original sur le fond et sur la forme. Le fond est en effet aussi savoureux dans son ensemble que dans les résumés et accroches que j’avais lu jusque-là. Faire de Jeanne, héroïne de l’Histoire de France, le bras armé du mystérieux Jean de la Hire (un hommage discret à un grand du roman populaire, de son vrai nom Adolphe d’Espie), et ainsi revisiter l’épopée de la Pucelle, lui envisager une poursuite pour le moins decallée, parsemée de nombreuses références, voilà un ensemble d’idée intéressant, franchement bien menées, qui abouttisent à ce fascicule, objet de collection à côté duquel les amateurs ne pourront décidémment pas passer.
Les vampires de ce premier opus sont pour le moins discrets concernant leur caractéristiques. On comprend très vite qu’ils sont en mesure de créer des serviteurs, ceux qu’on appele hommes-lyges. L’absorption de sang leur est obligatoire pour survivre, ne plus s’en nourrir les affaiblissant fortement. Ils n’apprécient cependant pas tous les sang de la même manière, celui de Jeanne est ainsi un véritable péché mignon à leur palais. Quant à leur origine, c’est la fin du texte qui se chargera de nous l’apprendre, Jeanne offrant son aide aux maîtres vampires restant pour trouver le chemin du retour.
Un premier fascicule aussi réussi sur le fond que sur la forme, qui nous propulse dans une version revisitée avec brio de l’Histoire de France et donne un éclairage aussi surprenant que réussi sur le destin de la Pucelle d’Orléans.
C’est amusant parce que pour moi, c’était tout l’inverse.
En voyant, la couverture, je me suis dit : " Mais qu’est qu’ils vont encore faire subir à cette pauvre pucelle d’Orléans ? ".
Mais apparemment, je me suis trompée et j’en suis ravie 🙂
Je n’ai plus qu’à me mettre à lecture !
… Et ce n’est que le début !…
A paraître en octobre : Jeanne d’Arc au Pôle Nord.
(Et même là-bas, il y aura des Vampires.)
Merci pour la chronique.
L’Auteur.