Des disparitions mystérieuses frappent Manhattan. Martin Gilbes, journaliste au Manhattan Midnight, enquête sur celles-ci et rencontre par hasard Hélèna Fenn, la mère d’une récente disparue. Ensemble, ils découvrent que ces disparitions ont un rapport avec le Sukhâvatî, un club étrange tenu par un groupuscule obscur. S’ensuit une réaction en chaîne où les découvertes les plus surprenantes se succèdent aux événements les plus macabres, entraînant Martin et Helena dans une spirale infernale où certaines croyances terrifiantes deviennent réalité…
J’étais complètement passé à côté de ce roman lors de sa sortie, et une récente prise de contact avec l’auteur m’a permis de découvrir ce roman vampirique français qui ne surfe pas sur la vague Bitlit. Alors que nos voisins anglo-saxons et américains sont plongés corps et âmes dans les méandres de la fantasy urbaine à tendance romantique, c’est agréable de voir que les auteurs français ne cherchent pas forcément à aborder le mythe du vampire de la même façon. Jay Davidsen nous plonge donc dans une intrigue contemporaine, à mi-chemin entre le polar et le roman fantastique.
On aborde donc le texte comme une enquête menée par Martin Gilbes, qui fait figure de héros. Les personnages sont assez intéressants, même si certains (comme Susan) ont un petit côté caricatural. L’intrigue offre au lecteur de bons moments de lectures, même si certaines scènes ont un côté déjà vu (la scène où Martin fait appel à la police qui accepte d’aller jeter un oeil au Sukhâvatî). Le récit est cependant assez maîtrisé et le style assez fluide pour que l’histoire ne pâtisse pas de ces petites faiblesses.
Jay Davidsen a choisi de relier le mythe du vampire avec la religion bouddhiste, faisant de ses principaux vampires des non-mort ayant reçu le don obscur dans une communauté où non-morts et vivants avaient appris à vivre en paix. La religion est à nouveau très importante, les symboles et objets de foi étant à même de freiner les vampires, voire de les repousser. Pour le reste, seul un pieu enfoncé en plein cœur semble être à même d’en venir à bout, certains ayant même la faculté de s’éveiller avant la nuit tombée.
Un premier roman assez bien fichu dans l’ensemble qui offre au lecteur un moment de lecture assez agréable. L’écriture est assez mature, même si certains ressorts de l’intrigue sont assez prévisibles. La liaison entre la religion bouddhiste et le vampirisme est assez intéressante et peu courante jusque-là, même si elle peut dans un premier temps apparaître un peu décalée.