Betsy, depuis peu la Reine des vampires du monde entier, a du mal à se faire au nouveau statut qui est sien. Dans les rues de Minneapolis, elle préserve les humains des agressions de certains de ses sujets, peu scrupuleux, à la recherche de sang frais. Son autorité ne manque d’ailleurs pas de se voir remis en question par quelques-uns d’entre eux. Eric Sinclair, le vampire censé être son époux, et accessoirement son roi, continue de lui montrer son intérêt. Sans emploi mais désireuse de conserver un semblant d’existence normale, Betsy va décrocher chez Macy’s un poste de vendeuse de chaussures. Son rêve ! Toutefois, elle et ses amis vont devoir démasquer les mystérieux tueurs de vampires qui traquent les immortels à la nuit tombée…
Ce deuxième tome de Queen Betsy conserve le ton drôle et insouciant qui avait inauguré avec succès le début de la série. Vampire quasi invincible, mais qui se montre bien souvent aussi subtile qu’un bulldozer, l’héroïne blonde enchaîne bourdes et répliques hilarantes. Pas de sanglant ou de tragique ici. La bonne ambiance est de mise dans Vampire et fauchée. Chick-lit oblige, le suspens et la tension de l’intrigue sont relégués en second plan, au profit de descriptions détaillées pour les tenues et habits des personnages. On retrouve également d’autres préoccupations « matérialistes » telles que l’achat d’une nouvelle (et spacieuse) maison au cœur d’un quartier huppé ou l’admiration de Betsy pour les dernières collections de chaussures des grands créateurs.
À noter que peu de nouveaux personnages, vraiment importants, font leur apparition dans cette seconde aventure. Betsy est, il faut bien l’avouer, souvent farfelue et à côté de la plaque. Ses principaux amis officient toujours comme conseillers privilégiés : Jessica, Marc, Tina ou encore le narquois mais amoureux Sinclair. Car si Betsy a été désignée par le sort Reine des vampires, elle n’en reste pas moins exaspérante d’insouciance, voire négligente. Mais son statut de souveraine faisant qu’elle est immunisée contre les habituelles faiblesses des vampires, elle parvient toujours à se sortir des mauvais pas.
Betsy tient à conserver son indépendance. Si elle en veut toujours à Sinclair lors des premiers chapitres, leur relation va se détendre au cours de ce second tome. Le puissant et beau vampire, censé être son époux durant des siècles, ne lésine pas sur les moyens pour redorer son image auprès de la jeune femme. Le roman comporte peu de scènes érotiques, une seule, mais qui révélera à Betsy l’un de ses nouveaux pouvoirs.
En enquêtant sur les exécutions sommaires de vampires sur son territoire, Betsy va découvrir l’existence d’un groupe de jeunes humains baptisé « Lames de la justice » dirigé par le Père Markus. Une question va alors se poser : qui est le mystérieux commanditaire finançant les opérations de ces derniers ? Betsy en profitera pour s’habituer à sa récente condition de non-morte. Elle porte notamment des lentilles pour éviter d’hypnotiser à tour de bras les gens qu’elle croise, et s’écroule en léthargie dès les premières lueurs de l’aube.
Comme pour le premier tome, la trame de l’histoire n’est à nouveau pas bien consistante. Vampire et fauchée puise son intérêt dans la saveur de ses dialogues cinglants et plein de peps. Les situations comiques ne sont pas en reste elles non plus, avec notamment une scène qui voit Betsy aux prises avec la stupidité administrative : hilarant ! Maladroite, exubérante et finalement attachante, l’héroïne imaginée par Mary Janice Davidson parvient une fois encore à charmer ses lecteurs. Peu de combats ou de rebondissements ici, la part belle est faite à l’humour décapant, à la mode et aux extravagances de la plus impulsive des vampires. Dans le genre chick-lit, ce roman est des plus rafraîchissant !