Francis von Bloodt, vampire de son état, gère en bon père de famille le parc d’attractions Zombillénium. On n’embauche pas n’importe qui, chez Zombillénium : les simples mortels n’ont qu’à passer leur chemin, ici on ne travaille qu’avec d’authentiques loups-garous, vampires et momies. C’est ce que va découvrir Aurélien, un homme au bout du rouleau, trompé par sa femme ; et qui va se retrouver embauché malgré lui dans cette étrange entreprise. Gretchen, sorcière stagiaire, va l’aider à faire ses premiers pas…
Voilà un petit moment que cet album d’Arthur de Pins, surtout connu pour son travail sur Péchés Mignons, me faisait de l’œil. Le graphisme original de l’auteur, allié à la promesse d’une histoire aussi drôle que riche en référence semblait plus que prometteur. Et au final, je dois avouer que le résultat est à la hauteur de mes attentes, voire au-delà. On découvre donc l’univers d’un parc d’attraction dont les membres du personnels sont en CDI à vie… où plutôt à mort puisqu’il s’agit, à de rares exceptions, de zombies, squelettes, momies et autres vampires. C’est dans cet univers que débarque Aurélien, au moment où sa vie mortelle touche le fond. Mordu par un vampire, puis par un loup-garou, il va s’avérer être d’une trempe sans pareil, devenant le nouveau fer de lance d’un parc en pleine restructuration.
Les personnages sont vraiment bien pensé, qu’il s’agisse d’Aurélien, d’Aton la momie, de Gretchen la sorcière voire du mystérieux Behemoith dont l’ombre plane sur les lieux d’un bout à l’autre de l’album. Certains des personnages semblent cacher pas mal de secrets, et les rivalités entre membres du personnel vont bon train dès ce premier opus. Mention spéciale pour l’humour assez fin, et riche en références, dont fait preuve Arthur de Pins, qui détourne à loisir les codes du genre sans jamais faire dans le lourdingue. Certaines scènes sont franchement drôles et contribuent à la réussite de ce premier opus.
Le dessin d’Arthur de Pins pourra sembler assez froid au premier abord. Entièrement informatisé (Adobe Illustrator est dans les remerciements), il n’en possède pas moins un charme certain, et possède un côté vivant et dynamique qui fait souvent défaut aux productions du genre. A mon sens, de Pins est un des premiers artistes BD a avoir su tirer profit de la technologie pour affirmer son style aussi différent que sympathique pour les yeux.
Au niveau vampirique, les vampires sont essentiellement représentés par Von Bloodt, le directeur du parc. Il ne semble pas vraiment craindre la lumière du soleil, mais boit régulièrement du sang. Sa morsure laisse deux marques bien distinctes dans le cou des victimes, qu’il peut ainsi transformer à leur tour en vampires. Pour le reste, il est vêtu d’une cape rouge et noire qui n’est pas sans rappeler un certain Dracula…
Un premier tome pour le moins réussi qui fait la part belle aux références et à l’humour. Les dernières planches laissent par ailleurs espérer pas mal de rebondissement poru la suite, en révélant les dessous d’un des personnages principaux. Chaudement recommandé !