Le parc semble fonctionner mieux que jamais depuis que Bohémond Jaggar de Rochambeau en a pris le contrôle, missionné par Behemoth. Pour aider les employés du parc qui cherchent à fuir la main de fer du nouveau directeur, Gretchen, Aurélien et Van Bloodt ont mis en place un réseau d’évasion clandestin. Mais un autre ennemi se dresse bientôt pour mettre fin à leur tentative d’offrir une reconversion à leurs amis : une enchanteresse.
Le troisième opus de Zombillénium est sorti il y a cinq ans. Depuis, l’univers s’est enrichi d’un long métrage co-réalisé par Arthur de Pins. Mais les amateurs de la série attendaient la suite, après un tome qui voyait le parc tomber sous la coupe d’un vampire aux ordres de Behemoth. Ce nouvel opus reprend le fil quelques semaines plus tard, alors que les employés du parc sont soumis à des cadences infernales. Une fois de plus, la métaphore entre la gestion de celui-ci et le capitalisme va bon train, à commencer par la manière dont les démons dont fait parti le père de Gretchen administrent leurs affaires.
Pour le reste, les personnages emblématiques de l’univers sortent davantage de l’enceinte du parc : Gretch et Van Bloodt ne travaillent plus sur place, ayant été limogés par Bohémond. Ils se sont réfugiés dans les environs, et se sont trouvés des alliés de circonstances parmi les riverains. Paraît également une nouvelle ennemie contre laquelle les pouvoirs de Gretchen ne semblent pas en mesure de lutter. On est donc clairement dans la continuité du précédent volume, même si davantage d’humains vont entrer dans la danse.
Le dessin d’Arthur de Pins est à la mesure de ce que proposaient les derniers opus de la série. Sont style très informatisé (l’auteur travaille directement en vectoriel), associé aux couleurs très pastel de l’ensemble, fait des merveilles pour donner vie aux différentes créatures du parc. Voire aux démons qui jouent avec tout ce petit monde dans l’ombre.
Pour ce qui est des vampires, on apprendra finalement peu de choses dans cet opus. Van Bloodt a perdu de sa superbe, et une barbe lui a poussé sur le visage. Pour autant, il n’est pas près de laisser Bohémond, personnification parfaite du chef d’entreprise capitaliste – une forme indéniable de vampire – garder en main le contrôle du parc.
Un quatrième tome qui s’est fait attendre et procure un goût de trop peu sitôt fermée la dernière page. On aurait aimé que l’action se fasse plus dense, même si elle s’accélère à l’approche des dernières planches, et que l’auteur laisse tout son petit monde sur un cliffhanger de bon aloi. En espérant que la suite ne mette pas trop de temps à pointer le bout de ses dents.