Une nuit sans fin s’est abattue sur la Terre depuis l’apocalypse nucléaire déclenchée par le Maître. Les vampires, qui ont proliféré à un rythme vertigineux, ont réduit les humains à l’état de bétail, car, à leurs yeux, seul leur sang a encore de la valeur. Un groupe de survivants résiste encore. Mais Ephraïm Goodweather, leur leader, n’est plus que l’ombre de lui-même : il ne s’est jamais remis de l’enlèvement de son fils. Profitant de son désespoir, le Maître lui propose d’épargner son fils en échange de l’Occido Lumen. Dans ce très ancien manuscrit, préservé au prix du sacrifice du professeur Setrakian, se trouve la clé pour détruire le Maître. Ephraïm fera-t-il passer la vie de son fils avant le salut de l’humanité ?
Si j’avais apprécié le premier tome, son ambiance très cinématographique et ses clins d’oeil au roman de Stoker, la suite, quoi que très sympathique, m’avais semblé un cran en-dessous. Un tantinet moins construite, avec un final qui s’imposait relativement vite. Ce troisième tome allait-il repartir sur quelque chose de moins évident, plus surprenant ? A ces questions, je répondrais oui et non. Mais en tout cas, qualitativement, les auteurs ont fait du bon travail. L’écriture est moins cinématographique, et nous permet davantage de pénétrer dans la psychologie des personnages. Connaissant Del Toro et sa manière de traiter ses protagonistes, c’est une assez bonne nouvelle, le suspens sur qui va survivre / mourir restant entier jusqu’à la fin. N’en demeure pas moins que ce roman a davantage de qualité scénaristiques que de qualité littéraire, le style étant efficace sans pour autant faire montre d’une plume très originale.
L’histoire se déroule donc dans un monde dévasté, où la nuit à pris le pas sur le jour, réduit à quelques heures. Les humains y ont été réduit au silence, une partie d’entre eux étant parqué dans des camps, où ils servent de réserve de sang aux vampires que le maître a essaimé. Les survivants du petit groupe qui s’était constitué autour d’Ephraïm essaie depuis deux ans de comprendre les mystère du livre qui est censé leur expliquer comment détruire le maître. Nora, Gus, Fet et Eph forment une alliance ténue, qui ne tient plus que par leur haine des vampires. Eph, qui avait naguère l’étoffe d’un leader, vit dans l’ombre de son fils, enlevé par le maître, alors que Nora et Fet se rapproche. La compréhension du livre à la couverture d’argent va-t-elle les rapprocher ou sceller leur dissensions ?
On découvre ici l’origine des vampires primordiaux, et les liens qu’ils entretiennent avec la Bibile, notamment avec l’épisode de Sodome et Gomorrhe. Ces vampires primordiaux ne peuvent être détruit que si l’endroit où ils virent le jour est lui-même détruit, même s’ils craignent le soleil et l’argent (on découvrira d’ailleurs pourquoi), comme leurs infants. Lesquels infants peuvent cependant être tués en étant décapités. Les lieux de naissance des Ainés (dont celui du Maître) sont ainsi inscrit dans l’Occido Lumens, mais arriver à déchiffrer leur emplacement est une tache quasi-impossible. Pour le reste, on retrouve les vampires de La lignée, qui se démarquent de l’image habituelle à travers l’aiguillon qu’ils dissimulent au fond de leur gorge, dont la morsure permet de transformer de nouvelles créatures.
Un tome sombre, qui laisse les personnages face à leurs troubles, et face à des choix qui vont autant conditionner leur survie que celle de l’espèce humaine. Une saga qui serait parfaite pour une adaptation sur grand écran.Surtout si c’est Del Toro qui s’en charge. Mais autant c’était une possibilité lors de la sortie du premier opus, autant aucune nouvelle information à ce sujet n’a filtré depuis…