Au centre d’un cercle de menhirs, une femme aux yeux et aux cheveux couleur corbeau s’éveille. En plein territoire picte, résistant aux envahisseurs romains, une tribu celte recueille la mystérieuse femme, qui a tout oublié de son identité, hormis son nom. Rapidement, elle va se trouver mêlée au quotidien de ce peuple, à ses mystères et à ses désespoirs. Le cercle de pierres sera-t-il la clef qui lui rendra son identité ? A moins que ce ne soit le vampire qui la surveille dans l’ombre…
A ce jour, je n’avais eu de contacts avec la plume d’Ambre Dubois qu’au travers de sa saga Le manoir des immortels, initialement parue (pour le tome 1) chez Nuit d’Avril, puis aux Editions du Petit Caveau. Si je n’apprécie pas de la même manière tous les opus de cette saga, force est d’avouer que l’auteur a un certain style, et que sa vision du Londres de la fin XIXe est sympathique.
Changement complet d’ambiance avec cette nouvelle série, qui nous entraîne en pleine conquête de la future Angleterre par les romains. Et force est d’avouer que l’auteur s’en sors bien avec ce nouvel univers, qu’elle semble avoir potassé sans pour autant recracher ses recherches de manière mécanique. Elle s’amuse en effet ici à percuter les légendes celtes avec le mythe du vampire, qu’elle affectionne tout particulièrement.
Pour les amateurs de légendes, et les connaisseurs du bestiaires et des divinités celtes, c’est donc un premier opus assez original sur ce point. Reste qu’au niveau du style, je suis moins enthousiaste. Les personnages m’ont semblé peu attachant, l’ambiance peine un peu à convaincre, et l’auteur a par ailleurs glissé quelques scènes un peu chaudes qui ne m’ont pas franchement convaincu.
Les vampires de cette série descendent des Tuatha Dé Danann, les divinités à la tête du panthéon celte. Ils vivent la nuit et ont besoin de sang pour survivre. En parallèle aux clans humains, ils se regroupent également en clan. Alors qu’ils semblent avoir un temps vécu en bonne intelligence avec les peuples locaux, ils chassent désormais sans pitié les êtres humains qui seraient assez fous pour sortir la nuit venue.
Un premier opus qui change radicalement vis à vis des précédentes oeuvres de l’auteur et montre une bonne maîtrise des mythes et légendes celtes. Reste que, si l’histoire recèle quelques revirements intéressants, je n’ai pour l’instant pas totalement accroché à ce premier opus.
Connaissez-vous le concept « d’agréabilité » ? Non… ? Ne cherchez pas, vous ne le trouverez pas dans le dictionnaire, fût-il le plus illustre ou au contraire, le plus méconnu de tous…
L’agréabilité, c’est ce sentiment qui nous envahit parfois, lorsque l’on se sent soudainement bien, très bien, trop bien. De ces moments que l’on voudrait éternels, et qui pourtant passent si fugacement…
L’agréabilité, c’est une douce brise de printemps qui vient vous caresser le cou lorsque vous lisez au soleil. C’est aussi la légère morsure de l’eau froide après avoir traversé une plage de sable trop chaud…
L’agréabilité, c’est un bon moment. Mais comme tous les bons moments, il a une fin ! Finalement, l’inconvénient de l’agréabilité, c’est sa fugacité. A bien y réfléchir, c’est peut-être pour cela qu’elle n’a jamais été officiellement inventée, posée et définie. A quoi bon s’attacher à cette agréabilité, puisqu’elle file à la vitesse de l’éclair, et que le temps de la saisir, elle a déjà disparu ! Pfuit, envolée ! Partie !
Frustrant finalement…
Sur une échelle de durée un peu plus longue, l’agréabilité, c’est aussi une bonne lecture. Prenez un livre… Commencez votre lecture, et plongez dans l’univers décrit par l’auteur. Une page, puis deux, puis dix, et cent… Le temps, l’espace de quelques heures, s’arrête. Plus rien n’existe autour de vous, que le livre, et la sensation du papier sur vos doigts. Votre esprit, lui, est parti. Envolé dans un autre monde, une autre époque parfois…
L’agréabilité, ce peut-être La Dame Sombre, d’Ambre Dubois. Le premier tome de ce qui devrait être une trilogie nous emmène dans l’univers de Mévéa, jeune femme amnésique qui se débat dans le monde dur, et parfois cruel, de l’île britannique, juste après la construction du Mur d’Hadrien.
Roman de fantasy fantastique, un mélange des genres mené avec brio par Ambre Dubois, ce livre étonne autant qu’il intrigue.
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« Au pied d’un cercle de menhirs, une jeune femme aux cheveux et aux yeux couleur corbeau se réveille. Qui est-elle? Elle l’ignore. Où se trouve-t-elle? Elle va bientôt le découvrir…
En plein territoire picte, résistant aux envahisseurs romains, une tribu celte recueille la mystérieuse femme. Rapidement, elle va se trouver mêlée au quotidien de ce peuple, à ses légendes, à ses mystères et à ses désespoirs.
Le cercle de pierres sera-t-il la clef qui lui rendra son identité? A moins que ce ne soit le vampire qui la surveille dans l’ombre… »
Avec un teaser pareil, normal que je me sois intéressée à l’ouvrage ! Primo, j’adore les romans fantasy. Amatrice de mythologies, il me fallait bien, à un moment donné, m’intéresser aux mythologies celtiques. De là, la littérature de l’imaginaire qui en découle.
Deuxio, des vampires. Pas que je sois hyper fan de Bob et de son teint scintillant hein ! Non… moi, j’aime le vrai, le sale, le barbare, le sanguinaire ! Le vampire quoi !
Marier les mythes celtiques et les vampires, voilà bien une idée saugrenue à la base. Et pourtant, ça fonctionne ! Et même mieux que ça ! Après tout, dans une île peuplée de fées, de korrigans, trolls, et autres représentants du Petit Peuple, pourquoi ne pas trouver de vampires ? A bien y réfléchir, il est même étonnant de n’avoir pas vu passer plus de littérature à ce sujet ! Mais finalement, c’est tant mieux ! Car qui mieux que Ambre Dubois aurait pu nous régaler d’un tel récit, précis, recherché, documenté. Ni trop, ni trop peu. Avec justesse, elle nous décrit le monde celtique, et y inclut l’élément fantastique vampirique. Dans ce monde, tout comme les hommes, les vampires forment des clans, reliés au monde des hommes en fonction des territoires qu’ils occupent. Si les hommes dominent le jour, les vampires dominent la nuit. Ils ne supportent pas la lumière du soleil, et sont vulnérables de jour. La nuit venue, leur pouvoir est sans limite : force et magie vont de pair chez ces êtres cruels, qui chassent les humains qui vivent sur leurs terres, pour assouvir leur inaltérable soif.
En de rares occasions, des sortes d’alliances et de pactes peuvent être conclus.
Alors que la région commence à être envahie de romains qui veulent imposer leur dieu unique, la jeune Mévéa fait son apparition dans la région du Clan de L’Aigle. Son amnésie l’empêche de savoir avec précision qui elle est réellement. Tout ce qu’elle découvre d’elle, c’est qu’elle a les caractéristiques physiques du Peuple des Anciens, dont sont issus les vampires, et qu’elle possède des dons de clairvoyance, associés à un savoir de guérisseuse.
Adoptée par les hommes, courtisée par les vampires, elle sera peut-être celle qui rassemblera les peuples pour repousser les invasions romaines, et redonner leur force aux dieux d’antan.
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Moment trop fugace que l’agréabilité disais-je donc, frustrant parfois… Car ce livre se dévore, le suspens va grandissant, et les intrigues distillées avec soin nous emmènent au bout de ces quelques 300 pages trop rapidement. Et comme tout moment agréable, on en redemande, et on attend le suivant ! Ambre Dubois nous offre ici un roman abouti, réfléchi, et nous ne pouvons qu’attendre, ronger notre frein, et espérer replonger rapidement dans les méandres de la mémoire de Mévéa, percer les mystères de Morcant le vampire, et voir si le Clan de L’Aigle sortira vainqueur des épreuves qui l’attendent.