Quand les cadavres se relèvent d’entre les morts, Stella Hunyadi, la vampire hongroise exilée à Londres, se doit de mener l’enquête. Elle est loin d’imaginer que derrière cette histoire de meurtre et de sorcellerie, c’est tout un passé qui resurgir. En parcourant les sous-sols de l’effroyable Tour de Londres, entre jeux de pouvoir, séductions et manipulations, la belle immortelle aura fort à faire pour découvrir les liens tragiques qui nouent les vampires de la capitale…
Alors que j’avais trouvé le second opus de la saga d’Ambre Dubois un tantinet en-dessous du premier, ce 3e tome revient au même niveau que Le Manoir des murmures. On y retrouve la galerie de personnages chers à l’auteur, de Stella à Corwin, en passant par Céleste, Darke ou encore Rodrigue. Un petit monde que l’auteur va un peu plus chambouler que de coutume, en laissant peu à peu deviner au lecteur la complexité des relations entre certains personnages forts de son univers. On découvre notamment une facette importante du passé de Drake, ainsi qu’un mystérieux vampire, la Marquise, prisonnière depuis des décennies.
Stella, dernière vampire à avoir intégré la ville londonienne (en fait exilée sur place et confiée aux bons soins de Rodrigue, le prince local), va avoir fort à faire pour décrypter les tenants et aboutissants de l’affaire qui lui échoit rapidement, tout en veillant à ne pas tomber sous la coupe des uns ou des autres. Car la manipulation est un art que des créatures comme Rodrigue et Drake ont appris à manier à la perfection, et Stella, toute exilée qu’elle est, n’entend pas devenir une marionnette vouée corps et âme au prince.
L’ambiance de la série est une nouvelle fois assez réussie. On retrouve la moiteur du Londres victorien, et les usages d’une société pudique et pétrie de bons principes, du moins en surface. L’auteur joue une nouvelle fois avec les lieux, Londres campant une sorte de personnage à part entière de la série, la Tour de Londres devenant rapidement un point central de la nouvelle enquête de Stella.
On découvre davantage ici les rouages de la société vampirique, et le fonctionnement des cours, dont celle que dirige Rodrigue et qui semble être la dernière (concernant le Royaume-Uni). On apprend ainsi que la mairie a connaissance de l’existence des vampires, et que certains prisonniers immortels sont reclus dans la Tour de Londres, gardé par deux gardiens se partageant le jour et la nuit. On note également une plus grande mise en lumière sur l’Ordre de Psyché et le Cercle de Némésis, les deux instances qui régissent la société vampirique. Pour le reste, on découvrira une nouvelle fois que les vampires de cet univers sont de redoutables magiciens, et que les vampires ne sont pas les seules créatures non-mortes à pouvoir arpenter les rues de la ville.
Un troisième opus un cran au-dessus du précédent, qui propose une histoire intéressante et pas mal de rebondissements. Tout cela en détaillant davantage la société vampirique mise en place depuis le premier tome. Les amateurs de l’auteur, et de littérature fantastique au fort relent de XIXe ne pourront qu’apprécier.