Népomucène, préposé à la Morgue, mène une vie tranquille et nocturne en compagnie de Bob, un vampire vieux de 150 ans. Lorsqu’un mystérieux assassin s’attaque aux employés de l’hôpital, son ami de longue date mène l’enquête. L’immortel est certain qu’une autre créature surnaturelle a commis le massacre. Secondés par le mentor de Népomucène, devenu empailleur à ses heures perdues, ils vont se lancer sur les traces du criminel…
Voilà un petit moment que l’auteur et l’éditeur communiquent autour de ce premier volet, au titre qui flirte d’emblée avec une littérature fantastique classique de bon goût. C’est donc avec une certaine attention que j’en ai entamé la lecture (en ces temps de fantasy urbaine et autres succédanés, revenir aux sources a parfois du bon).
L’auteur s’en sort plutôt bien à ce petit jeu, malgré la longueur assez courte de ce premier opus. L’univers et les personnages se dévoilent à une bonne vitesse, et même si on évente l’identité du bad guy de circonstance avant la fin, la lecture n’en est pas moins agréable, la petite touche d’humour qui parsème l’ensemble offrant un petit plus bien appréciable.Les personnages sont travaillés, chacun avec une touche d’originalité bien sentie.
Le seul bémol, à mon sens, vient du manque de repère spatio-temporels, qui auraient permis de densifier le contexte et de gommer quelque peu l’impression d’être dans une pièce de théâtre. Car si au final les personnages se déplacent au fil du récit, le nombre de lieux où ils passent est assez réduit. Sans compter que la ville où se déroule l’histoire n’est pas nommée, et qu’aucun élément extérieur ne permet d’asseoir celle-ci dans un extérieur identifiable.
Les vampires sont représentés ici par Bob (même si on découvre au fil du texte une autre créature vampirique), qui passe donc ses journée dans un coin de la morgue locale qu’il s’est aménagé. Si il se contente habituellement d l’hémoglobine des banques de sang, le manque peut être difficile à contrôler. Il dispose en outre des canines habituelles, et de capacités d’hypnoses. Il ne peut par contre pas se reproduire de manière naturelle. Certains métaux semblent enfin pouvoir être utilisés contre les créatures surnaturelles, vampires compris.
Un premier opus qui inaugure la série avec un humour certain (et de nombreux clins d’oeils), mais aurait gagné à être planté dans un contexte spatio-temporel plus dense (un écueil qui peut aussi s’expliquer par la taille relativement courte de l’ensemble). Reste que les amateurs de récits vampiriques classiques devraient y trouver leur compte.