De retour dans sa vallée natale, Andrej Delany retrouve son fils torturé, agonisant dans le village abandonné et Frédéric, un jeune témoin qui a assisté impuissant à ce qui s’est passé. Des hommes d’église et des soldats de l’Inquisition ont massacré et déporté les villageois, sous prétexte que les Delany ont des pouvoir surnaturels de sorciers… Flanqué du seul survivant, un jeune garçon nommé Frédéric qui a vu sa mère être réduite en esclavage sous ses yeux, Andrej prend la décision de partir sur les traces des coupables. Son but : libérer les prisonniers afin de venger la mémoire de son fils.
A l’époque où j’avais acheté ce premier opus, je ne connaissais pas encore la série de livre du même nom, éditée chez Atalante, dont cette série BD est l’adaptation. Benjamin Von Eckartsberg reprend donc ici le matériau du premier tome de la saga de Wolfgang Hohlbein, et procède à quelques coupes et ajouts pour que le texte corresponde mieux au format BD. Si les ajouts n’ont pas forcément de légitimité, ils permettent cependant au scénariste d’envisager des scènes qui offrent au lecteur de rentrer plus en avant dans la psychologie compliquée du héros. Le principal de l’histoire suit cependant assez fidèlement la première partie du roman de Hohlbein du même nom (le premier de la série donc), et nous conduit ainsi dans les pas d’Andrej et Frédéric, qui poursuivent les soldats et religieux qui ont réduit en cendres leur village. Et par là même, les deux héros vont chercher à comprendre le pourquoi de cette attaque, dont la clé pourrait bien résider dans leur étrange capacité de cicatrisation.
Vampiriquement parlant, peut de choses permettent de relier ce premier tome de la BD au mythe des buveurs de sang, sinon que les deux héros semblent dotés d’un impressionnant pouvoir de cicatrisation qui leur permet de résister longtemps à des conditions un tant soit peu extrêmes. Restent qu’ils ne boivent pas de sang et ne semblent pas éprouver de problèmes à survivre à la lumière du soleil.
Le dessin de Thomas Von Kummant est réellement magnifique et offre une relecture des scènes de l’album pour le moins hallucinante, plus proche du cellulo de l’animation que du dessin de bd traditionnel. Le monsieur travaille dans le milieu du dessin-animé et ça se sent bien. Les couleurs ne sont pas en reste, et donne vie à l’ensemble. L’aspect graphique est donc finement ciselé, à tel point qu’on croirait voir les personnages s’animer au fil de la lecture.
Ce premier tome de la chronique des immortels en BD est donc franchement une réussite. Les deux auteurs ont fait un travail remarquable sur les premiers évènements de la saga. Reste à attendre la suite avec impatience (qui est en fait sortie il y a quelques jours au moment où j’écris cette première chronique).