Après avoir survécu à l’attaque de leur auberge, Frédéric et Andrej ont atteint la ville, accompagné du bandit Krusha dont le frère a été fait prisonnier par l’inquisiteur et ses sbires. Après la tentative de meurtre perpétré par Frédéric sur l’inquisiteur, lui et Andrej se retrouvent poursuivi par les troupes locales, qui viennent s’ajouter à la liste de leurs poursuivants. Jusqu’à ce que Krusha leur révèle qu’il a un plan pour libérer les prisonniers. Un plan qui les conduit tout trois à bord du bateau d’Abou Doun, le marchand d’esclave qui a fait main basse sur les survivants de leur village…
Alors que le tome 2 avait mis 5 ans à voir le jour, voici que le troisième opus débarque quelques mois seulement après la parution de son prédécesseur, qui nous avait laissé un goût de trop peu dans la bouche. Et force est de constater que, s’il a le mérite de boucle un premier arc (qui correspond au tome 1 de la série de romans), ce troisième tome est du même acabit.
Il se passe en effet bien peu de choses dans ce troisième tome, bien peu de choses qui nous conduisent, au bout de 35 planches, à une fin qui aurait mérité plus de rebondissement, voire à un travail resserré sur deux tomes, les planches qui finissent l’album faisant à nouveau office de bouche-trou.
L’adaptation n’est pas mauvaise en soi, et rattache enfin la série au mythe du vampire, qui n’était jusque-là abordé qu’en filigrane, à travers certaines caractéristiques d’Andrej. Mais le nombre de scènes qui sont présentes ici est franchement réduit à une peau de chagrin, qui a un côté franchement frustrant. Certes, les révélations sont bien là, et Andrej gagne en profondeur lors de la confrontation finale, met vu le prix de l’album et le nombre réel de planches signées des deux auteurs, c’est trop cher pour trop peu.
Le dessin de ce troisième tome est moins réussi que le tome 2, déjà moins réussi que le tome 1. Si le côté cellulo est toujours présent, le rendu est moins homogène, et le dynamisme des premiers tomes c’est franchement amoindri. Il y a encore quelques bonnes scènes, mais bien peu. D’ici à imaginer que cette fin de cycle a été quelque peu bâclée, il n’y a qu’un pas…
Un troisième tome qui, s’il clôt l’histoire d’Au bord du gouffre, premier tome de la chronique des immortels, ne parvient pas à corriger les écueils du tome 2, qui semblait déjà moins abouti (et plus ténu, eu égard au nombre de planche et de bonus bouches-trous). La suite, verra t’elle le jour (une dizaine de romans existent déjà, ce qui nous emmène facilement vers une trentaine d’albums) ? L’avenir seul nous le dira.