Jack Fleming et son compère, Charles Escott, ne désespèrent pas de retrouver Maureen, la belle qui a transformé Jack en vampire cinq ans plus tôt, même s’ils en sont réduits à passer des annonces dans la presse. Mais c’est aussi une arme à double tranchant qui met Jack à la merci de n’importe quel détraqué assez malin pour lire entre les lignes. Des dingues comme James Braxton, par exemple, ce libraire new-yorkais qui se prend pour un chasseur de vampires. Ou Gaylen Dumont, cette charmante petite vieille qui se prétend la sœur de Maureen mais dont les motivations à la retrouver sont rien moins que douteuses… Pas de doute, dans le Chicago de la prohibition, les liens du sang ont une couleur bien particulière.
Un second tome qui, sans non plus être une lecture inoubliable, s’avère bien supérieur au premier opus de la série. On retrouve donc Jack Fleming, journaliste devenu vampire quelques années auparavant. Le m »lange de polar et de fantastique est davantage maîtrisé que pour le précédent épisode, de nombreux petits détails contextuels (politiques avec le communisme, social et culturel avec la radio) émaillent ainsi le récit, lui assurant une meilleure « crédibilité. Mais les personnages manquent toujours de charisme, l’ensemble d’entre eux étant engoncés dans les archétypes du roman de genre.
Le mythe du vampire tel que présenté ici s’avère dans la lignée du tome un. Fleming est un vampire qui a besoin de s’abreuver du sang pour survivre. Il ne se déplace que la nuit, dort la journée dans une caisse remplie de terre natale, et peut se transformer en brume. Si l’eau peut ralentir ses mouvements, seul un pieu en plein cœur semble à même de le stopper définitivement. Cet opus nous permet également d’apprécier la présence d’un chasseur de vampire classique, adeptes des crucifix et autres babioles (qui n’ont cependant que peu d’effet sur le héros). Par ailleurs, on découvre également ici dans le détail comment un vampire peut transformer une autre personne en vampire, pratique au cœur de laquelle se trouve l’échange de sang.
Un second opus un peu mieux que son prédécesseur, notamment grâce à une utilisation plus intelligente du contexte historique des années 30, mais qui pêche toujours par le manque de relief des personnages. Le troisième tome parviendra t’il à corriger cet écueil qui fait jusque-là tomber la série dans les affres du roman de genre ?