Un nouveau caïd fait trembler la ville : Vaugn Kyler, dit le serpent, qui a repris les affaires de Frank Paco et n’entend laisser personne lui mettre des bâtons dans les roues, surtout pas le vampire qui a envoyé Frank à l’asile. Jack Fleming est prévenu…De toute façon, Escott et lui travaillent sur un dossier bien plus reposant. Une fille à papa séduite par une canaille, un petit chantage… rien que de très classique et sans danger. Jack a beau être un vampire, il n’en est pas moins homme et incapable de résister à l’appel d’une demoiselle en détresse. Sauf que les cadavres commencent à s’empiler et que le serpent montre le bout de sa langue…
Ce cinquième opus des aventures de Jack Fleming est dans la droite lignée des précédents. L’intrigue nous entraîne cette fois-ci sur les traces du successeur de Frank Paco, dont la mainmise sur la pègre de Chicago s’est effondré après sa confrontation avec le duo. Un collier de pierres précieuses, des salles de jeux clandestins, des mafiosos peu scrupuleux et de riches héritières recherchant la compagnie de jeunes loubards, voilà en quelques mots les ficelles de ce nouveau tome. Néanmoins, qualitativement parlant, rien n’a changé depuis les défauts de Liste de sang. Le contexte social et historique n’est pas des mieux utilisé, et ne parvient pas à contrebalancer un style bancal et des personnages sans aucune profondeur. Si l’idée d’un détective privé vampire a quelque chose de sympathique, le traitement qu’en fait Elrod est loin d’être captivant.
Peu de choses sont apportés au mythe du vampire déjà établi au cours des cinq précédents opus. On découvre cependant que Fleming, s’il parient en général à se suffire de sang animal, a parfois du mal à refréner sa soif de sang. Sa rapidité et sa résistance lui seront également d’un grand secours au cours du récit, de même que sa capacité à devenir invisible. Sa faiblesse envers les objets à base de bois le mettra à nouveau en grande difficulté. L’auteur met également en scène son habileté à hypnotiser les êtres humains, en donnant quelques limites à se pouvoir, qui ne semble pas avoir d’effet sur les autres vampires ou sur les êtres mentalement perturbés.
Un cinquième tome qui ne sauve toujours pas la série de son statut de roman de gare sans grand intérêt. L’ensemble contient quelques bonnes idées, un contexte intéressant et des personnages qui auraient pu être davantage captivant. Malheureusement le style de l’auteur ne parvient pas à tirer de l’ensemble un semblant d’intérêt.