Vaugn « le serpent » Kyler, un tantinet rancunier, n’a pas oublié que Jack Fleming lui a fait perdre quinze mille dollars et compte bien le lui faire payer – avec les intérêts. Mais les choses se compliquent quand l’un et l’autre deviennent la cible d’un autre gang, dirigé par une frêle jeune fille qui propose à tout problème une solution pour le moins… explosive. Quel autre choix pour Jack que de liquider Kyler une bonne fois pour toutes ? Rattrapé par son passé, il aura besoin de tout le flegme d’Escott, son britannique ami et associé, pour ne pas perdre son sang-froid…
Un sixième tome qui rompt quelque peu avec la monotonie des précédents opus, mais ne parvient toujours pas à obtenir le mélange idéal entre fantastique et polar voulu par la série. Ce sixième opus démarre sur les chapeaux de roues et se poursuit dans une ambiance très guerre des gangs, peuplé de salves de mitraillettes et autres courses-poursuites effrénées. Néanmoins, si le contexte historique est nettement mieux employé que dans la plupart des tomes précédents, le style de l’auteur ne s’améliore pas, et les personnages pêchent toujours par un manque chronique de profondeur. Le fantastique ne se réduit plus ici qu’aux démonstrations de pouvoirs de Fleming, que le lecteur sent venir de loin.
Ce sixième tome n’apporte en soi rien de très nouveau sur le mythe des vampires, par rapport aux cinq précédents. Fleming utilise toujours à satiété ses pouvoirs d’hypnose et d’invisibilité, même si l’un commence à lui faire peur et l’autre semble posséder quelques limites. A trop vouloir puiser dans ses ressources, il va également se rendre compte que c’est dans le sang qu’il puise l’énergie nécessaire aux tours dont il est capable. Pour le reste, Fleming n’est capable de se mouvoir que la nuit, ne se reflète toujours pas dans les miroirs et ne craint que l’eau et les objets en bois, seuls capables de réellement lui faire ressentir la douleur.
Ce sixième tome, hautement dispensable comme la plupart de ces prédécesseurs, voit l’ambiance de l’époque prédominer sur les ambitions fantastiques du récit. L’auteur ne semble toujours pas avoir trouvé la formule qui lui permettrait d’allier efficacement les deux moteurs de sa série. Dommage…