Aidés de leur capacité de manipulation des éléments chimiques, les vampires ont asservi l’humanité il y a plusieurs années de cela. Ils dirigent ainsi l’essentiel de la planète, après avoir déployé un réseau de surveillance tentaculaire qui leur permet de régenter ce qu’ils voient comme une réserve de nourriture : l’humanité. À 16 ans, les humains voient ainsi leur sang testé, et deviennent aptes à donner leur précieux liquide. Mais il en ira tout autre pour Miika : il semble qu’elle ait la capacité latente de manipuler l’élément argent, devenant un danger sans précédent pour les vampires, qui se mettent à sa poursuite. Dans le même temps, la GDF, un groupuscule qui unit des hybrides, tente de l’exfiltrer.
Hiroki Endo est tout sauf un débutant dans le monde du manga. Sa série Eden, publiée entre 1998 et 2008, a reçu de très bonnes critiques un peu partout autour du monde, ce qui a permis de voir d’autres oeuvres traduits en français, comme ses recueils d’histoire courte. C’est cette fois-ci au tour de Casterman de publier une oeuvre plus récente de l’auteur, Soft Metal Vampire étant une série dont la publication a commencé (au Japon) en 2016. Il renoue avec une vision pessimiste de la destinée humaine, cette fois-ci asservie par les vampires.
L’univers qui se dévoile dans ce premier temps est relativement complexe, et ce n’est que par petites touches que le mangaka le révèle au lecteur. On apprend rapidement certains éléments de départ (comme cette idée que les vampires ont en quelques jours mis au joug la quasi-totalité de la planète), mais il restera beaucoup de zones d’ombres une fois fini ce premier volume, dont les grandes lignes narratives ne sont par ailleurs pas des plus novatrices. Le mélange de noirceur de l’univers et l’humour qui transite à travers certains personnages (humour parfois un peu graveleux qui permet quelques scènes très fan service) est relativement spécial. Pour autant, on est en droit d’espérer que l’auteur a encore pas mal de choses sous le pied. Et que nous ne sommes pas au bout de nos surprises.
Le dessin est à n’en pas douter un des temps forts de ce premier tome. Dès la première planche, on retrouve les traits précis et marqués de l’auteur, qui ne tombe pour autant pas dans la surenchère de détail. Les cadrages sont bien vus, le dynamisme ne manque pas dans les scènes d’actions. Bref, tout ça est assez engageant sur le plan visuel.
Concernant les vampires, on apprend ici qu’ils disposent tous de la capacité de manipuler un élément chimique. Une idée pour le moins inattendue qui explique la rapidité avec laquelle ils sont parvenus à mettre au pas le reste du monde. On comprend que blessés, vampires comme demi-vampires ont besoin de sang pour se régénérer. Et que les vampires sont immortels : tout au pire, lorsqu’ils sont grièvement blessés, seront-ils hors course quelques années.
Un premier tome qui laisse le lecteur sur sa faim, mais qui peut être le prélude à quelque chose d’assez hors-norme, tant la lecture qu’à Endo de la figure du vampire (cette idée liée aux éléments) est inattendue. À voir comment cela va avancer dans le ou les prochains tomes.