Elle s’appelle Gin. Elle est tueuse à gages. Dans le milieu, on la surnomme l’Araignée. Elémentale de pierre, elle perçoit le murmure des minéraux, le chuchotement des gravillons. Elle maîtrise aussi la magie de glace. Une élémentale d’air a tué son mentor, son ami. L’heure de la vengeance a sonné. Et elle est prête à tout, même à s’associer à un flic, le très séduisant Donovan Caine, qui a juré de lui faire la peau…
Un résumé qui met l’eau à la bouche. Et que dire, à part que ce livre tient ses promesses ? Dès la première phrase, j’ai été captivée. On a ici une histoire, un ton, une héroïne qui se détache des autres.
Lorsqu’elle avait 13 ans, sa famille a été assassinée. Suite à cela, elle est recueillie par un homme qui l’élèvera comme sa fille. Il lui apprendra également son métier : tueur à gages. Pour la jeune femme qui a déjà connu la mort et l’a déjà donnée, c’est une seconde peau, et elle excelle dans son art. Elle est l’Araignée, celle qui patiente dans l’ombre et frappe rapidement. Ce personnage, bien que d’un aspect très froid, méthodique, et plus fonctionnel qu’émotionnel, est une vraie réussite. On n’est pas face à des stéréotypes. On est face à quelqu’un qui a souffert, et qui a fait ce qu’il fallait pour survivre. Ce n’est pas une gentille qui tue des méchants, elle fait son métier, et c’est tout. La culpabilité, elle ne la ressent plus, et la tristesse, elle l’a abandonnée le soir où sa famille a été assassinée. Jusqu’à ce que son père d’adoption soit également exécuté, et qu’on essaie de lui faire porter le chapeau pour un meurtre que, pour une fois, elle n’a pas commis !
La trame est bien léchée, rondement menée, et ne serait-ce pour les élémentaux, nains, géants et vampires que l’on croise au fil des pages, on pourrait croire qu’on est dans un bon vieux thriller. Il y a des meurtres, une enquête, des ripoux, des escroqueries, tout ce qu’il faut. Et point qui m’a énormément plu : l’intrigue amoureuse est basée sur un couple qui n’a rien pour s’entendre, et sans entrer dans du vu et revu ! La tueuse à gages et le seul flic de la ville qui semble ne pas être corrompu, dont elle a tué le coéquipier. Ils formeront un tandem le temps que durera l’enquête qui les réunit de force, mais ensuite, la trêve sera terminée, et il la reprendra en chasse pour venger son ami. En résumé, de très, très bonnes dynamiques dans ce roman, et pas de miel jeté sur la sauce pour en ternir le goût.
Les vampires sont omniprésents dans ce tome, mais ne jouent pas de rôle essentiel. On en croise partout, à tous les coins de rue, et notre héroïne aura bien sûr maille à partir avec quelques-uns.
Si certains occupent des places importantes, la majorité d’entre eux sont prostitués. En effet, ils se nourrissent autant de sexe que de sang, et la profession offre donc tous les avantages. Ils ne craignent pas la lumière du soleil, et même si on a peu l’occasion d’en apprendre plus, il n’en faut pas beaucoup pour les tuer. Les vider de leur sang semble suffire, même s’ils cicatrisent plus vite et sont plus forts que de simples humains. Par ailleurs, s’ils sont en dessus des hommes, ils se trouvent tout de même tout en bas de la hiérarchie des créatures surnaturelles que sont les élémentaux, les nains, et les géants. Oui, vous avez bien lu : les nains sont plus forts qu’eux. Et c’est peut-être la seule chose que je reprocherai à ce premier opus : on ne sait pas vraiment ce que c’est, d’être un vampire. Il y en a, ils sont là, partout, mais ils n’ont pas le beau rôle, et, surtout, on ne saisit pas ce qui les différencie des humains, à part une certaine force et une longévité qui n’est même pas vraiment abordée. Mais nul doute qu’on en apprendra plus sur eux dans le prochain tome, qui laissera moins un goût d’inachevé.
Amateurs de bitlit© et de polars, foncez les yeux fermés. Le Baiser de l’Araignée est une très bonne surprise qui vous promet de belles heures de lecture rythmées par un style accrocheur, de l’action, du suspense, et des personnages intéressants qu’on n’a pas fini de creuser… Si vous cherchez un cocktail de qualité, testez donc ce premier Gin.