En 1840, dans une maison close d’Alger, Carmilla est transformée en vampire par un homme masqué qui disparaît sans laisser de traces. Elle rencontre très vite une troupe de Gitan dirigée par Manolo, un vieil homme qui désire qu’elle fasse de lui un vampire au moment où l’heure sera venue de mourir. Subjugué par Carmilla, lui apprend à danser le flamenco, dont elle devient l’une des plus troublantes pratiquantes qui n’ait jamais été. Finançant des recherches sur le sang et tentant de monter un réseau de l’or rouge, Carmilla va se retrouver confronté à un ancien vampire épris de magie noire qui semble être déterminé à réduire à néant tous ses projets…
Premier volume de la trilogie en rouge de Jeanne Faivre d’Arcier, Rouge Flamenco se situe à mi-chemin entre les chroniques des vampires d’Anne Rice pour la variété et la psychologie de ses personnages, et Les Fils des Ténèbres de Dan Simmons pour les recherches sur le sang entreprises par Carmilla.
Les vampires de Rouge Flamenco sont sommes toutes assez classiques de la littérature vampirique occidentale : ils se repaissent de sang, craignent le soleil et deviennent vampire en buvant le sang de l’un d’entre eux. Leurs pouvoirs paranormaux sont dans la même veine : Télépathie, sens aiguisés au-delà du commun des mortels, vitesse surhumaine, etc. Carmilla a par ailleurs réussi à se passer en partie de sang, en ayant mis au point un sérum de remplacement, seul son instinct la poussant parfois à consommer du sang humain.
L’un des points originaux de cet ouvrage est l’organisation de la race vampirique travers le monde. En effet, Carmilla rencontre le vampire qui a autorité suprême sur l’Europe, lequel vampire lui expliquant l’existence d’un conseil vampirique constitué de 5 vampires dirigeant chacun les infants d’un continent, aidé en cela par ceux qui leur ont juré allégeance et qui leur doivent une obéissance absolue.
Le vieux vampire apprend également à Carmilla la Formule de la Mort, un antique rituel que connaissent bien peu de vampire et capable d’annihiler définitivement n’importe quel enfant de la nuit, une formule qui s’articule autour du sang (affamer le vampire), de la lumière (l’exposer a soleil) et du feu (l’immoler). Ces trois éléments sont bien connus pour permettre de détruire un vampire, mais les ritualiser en fixant un ordre à respecter est un des points originaux des règles vampiriques misent en place par Janne Faivre d’Arcier.
En bref un ouvrage qui n’apporte au premier abord rien de véritablement novateur sur le mythe du vampire, mais qui met en commun différents éléments intéressants aperçu depuis quelques années dans la littérature vampirique (le vampire qui recherche un palliatif à sa dépendance à travers la médecine, l’existence d’une hiérarchie vampirique régentée par de puissants anciens qui disposent du pouvoir de tueur leurs pairs), le tout saupoudré d’une touche de sensualité plutôt bien maîtrisée.