Alors qu’elle sort d’un concert dans le quartier du Bacalan, Cornélia se perd dans les dédales de l’ancienne base navale allemande, et ne s’en sort indemne que grâce à l’intervention d’un impressionnant molosse. Elle et sont frère jumeau Niko ont tôt fait de comprendre que le chien n’est pas seul, et que son maître rôde dans les ruines. Intrigués, le duo décide d’en savoir plus sur l’étrange couple. Mais ils tombent en pleine réunion de malfrats, et manquent de se faire tuer. Le chien et son maître vont-ils à nouveau leur venir en aide ?
Jeanne Faivre d’Arcier n’est pas une inconnue pour les amateurs de littérature vampirique. Son Opéra de sang, conclue il y a quelques années chez Bragelonne (après deux tomes édités à la grande époque de Pocket Terreur), a été une des premières séries francophones de l’ère post Anne Rice. Depuis, l’auteur (si on met de côté la fin de sa série, avec Le dernier vampire) se sera surtout aventurée dans le polar régional, ainsi que dans la littérature jeunesse. Ce Vampire de Bacalan se présente donc comme au croisement des différentes centres d’intérêts de l’auteur, entre trame policière, vampire, jeunesse et régionalisme.
On y suit les tribulations de deux jumeaux qui feront face autant au crime organisé qu’au surnaturel, par l’entremise du duo qui semble avoir élu domicile dans l’ancienne base sous-marine. Ce choix de lieu offrira la possibilité à l’auteur d’asseoir sa trame dans l’histoire de la ville (et dans l’Histoire tout court), et de doter son vampire d’un passé plutôt intéressant (assurant au passage le lien avec le présent). Et si on pourrait objecter que certains ressorts scénaristiques (les « pouvoirs » de la gémellité) sont un peu facile, l’ensemble se tient bien, et bénéficie d’une accélération de rythme plutôt bienvenue dans le dernier tiers (même si on reste un peu sur notre faim concernant le personnage tutélaire du vampire).
Côté vampire, l’entité qui vient en aide à Cornélia et son frère possède de nombreuses caractéristiques bien connues. Elle est ainsi noctambule, à même de commander aux animaux (dont un impressionnant mastiff), et de se transformer un certains d’entre eux. Elle possède en outre la capacité de lire dans les esprits, et de communiquer directement par la pensée. Enfin, sa longévité est assez exceptionnelle, le personnage étant déjà intervenu au cours de la deuxième guerre mondiale (et ayant des souvenirs de temps très anciens). Si on sait finalement peu de choses sur sa manière de se nourrir, la manière dont il se débarrasse de ses ennemis laisse peu de doutes sur son régime alimentaire.
Un nouvel opus vampirique pour Jeanne Faivre d’Arcier, qui mêle ici ses différents genres de prédilection, pour un résultat plutôt agréable à lire.