Vampirella doit se rendre à l’ouverture du testament d’un vieil ennemi, Baldassare Fechin, un nécromancien à qui elle s’est opposée par le passé. Là, elle se découvre être la légataire de la totalité des biens de son ancienne Némésis, le défunt laissant une lettre de recommandation à sa gouvernante, et la jouissance d’une dépendance à son homme à tout faire. Celui-ci comprenant qui est Vampirella, se décide à se confier à cette dernière : lui et sa fille Evie semblent être sous le coup d’une malédiction.
Sara Frazetta, l’une des deux co-scénaristes de cette minisérie, est une des petites-filles de Frank Frazetta, l’un des dessinateurs impliqués dans la genèse de Vampirella. De fait, la couverture est un hommage direct à la première illustration de son grand-père pour le magazine Vampirella, et ce que propose Dead Flowers est dans une ambiance proche des premières aventures terrestres de la vampiresse. L’intrigue exploite un décor très gothique, le manoir de Rookhaven, où Vampirella se rend dès les premières pages. Fantômes, loups-garous et pacte démoniaque sont au cœur du récit. On est loin des enjeux cosmiques de certains arcs de l’héroïne, et ce n’est pas forcément pour me déplaire.
L’antagoniste principal de Vampirella semble ici planer au-dessus de l’héroïne et des autres protagonistes. Il est en effet censé être mort au moment où Vampirella arrive dans son ancien manoir, dont elle est la légataire. Mais le lieu suite a magie — ou plutôt la sorcellerie. Même l’amie sorcière de Vampirella est mise à rude épreuve face aux forces en présence. Le duo aura maille à partir avec la gouvernante, en réalité une sorcière initiée par Fechin qui ne comprend pas que Vampirella hérite de son mentor. La demeure abrite également en son sein Evie et son père Randall. La petite fille va se révéler progressivement un rouage important de l’histoire, mais son père ne sera pas en reste.
Graphiquement, Alberto Locatelli propose un trait plus cartoonesque que ce à quoi nous ont habitués les dernières aventures de Vampirella. Mais l’ensemble est de très bonne tenue, réhaussé par des teintes ocre de bel effet. Là aussi, les auteurs ont donc opté pour une certaine sobriété, qui va de pair avec le scénario. Quelque part, on retourne aux fondamentaux de la licence, sur le fond comme sur la forme.
Vampirella est l’unique vampire de cette histoire, où elle aura maille à partir avec deux sorciers (plus son amie Hattie), un loup-garou et une enfant aux étranges pouvoirs. Vampirella fera étalage de certaines de ses capacités, comme ses ailes de chauve-souris et sa force physique. Elle paraît néanmoins prise en défaut par la sorcellerie, et s’appuie ponctuellement sur ses alliés. Il y a également des idées intéressantes sur la genèse de l’héroïne, le final se focalisant sur Frank Frazetta (déjà un protagoniste du début de l’arc) qui doit faire face à une menace inconnue.
J’ai vraiment eu du mal avec les runs récents de Vampirella (ceux de Christopher Priest). Cette minisérie est à mes yeux beaucoup plus réussie : le récit revient sur une formule plus simple, tout en conservant les éléments gothiques au cœur de la série. J’espère que ce Dead Flowers sera suivi rapidement de nouvelles histoires dans une ambiance similaire.