David Reid est devenu depuis peu le bras armé de la famille Virgo, l’une des 50 familles de vampires qui dirigent le monde. En tant que Day Men, il est ainsi chargé des missions de jour, alors que les vampires reposent dans leurs cercueils. Alors qu’un trafic de canine agite la communauté vampirique américaine, David doit récupérer Nybor, l’un des éléments incontrôlables de la famille Virgo. Mais il retrouve celui-ci dans la chambre d’un hôtel miteux, aux côtés du cadavre de Sada Ramsès, l’héritière du principal clan ennemi des Virgo.
Décidément, les séries comics aux dents longues ont le vent en poupe ces temps-ci. Après American Vampire, The Extinction Parade et Empire of the Dead, voici donc venu Day Men. Une série qui choisit de s’intéresser non pas directement aux vampires, mais à ceux qui les servent, et évoluent à la lumière du jour, quand les vampires ne peuvent en faire autant. C’est d’ailleurs là qu’il faut chercher le principal intérêt de cette série, qui pour le reste ne se démarque pas encore vraiment de la mythologie habituelle (on pense notamment à A crocs et à sang – en VO Bite Club – en raison de la forte ambiance règlement de compte entre familles de gangsters, voire à une série comme Kindred : the Embraced.
Le scénario nous plonge d’emblée dans le quotidien de David Reid, qui a pris il y a peu ses fonctions au sein de la famille Virgo. Ce n’est ainsi que progressivement que le lecteur découvre quels contacts il entretient avec les autres humains au service de la famille, et avec les membres de cette dernière. Tout en levant peu à peu le voile sur les affaires complexes qu’il doit résoudre ou empêcher d’être découvertes par d’autres familles, ce qui mettrait les Virgo, une des familles les plus en vue aux États-Unis, en grande difficulté.
Le dessin est efficace sans pour autant se démarquer de ce à quoi on a habituellement le droit dans le genre. Brian Stelfreeze possède un trait relativement homogène, mais son style manque de dynamisme, et surtout de personnalité, quand on le compare aux autres séries comics récentes sur le genre. La couleur est de même teneur : elle rehausse parfois le manque de dynamisme du dessin mais ne sort pas non plus de l’ordinaire.
David Reed est donc un Day Men, un humain entraîné au combat (mais sans aucun pouvoir) et au service d’une famille de vampires. On apprendra dans ce premier tome qu’il existe 50 familles à travers le monde, et qu’elles se livrent à des luttes intestines et à une guerre de pouvoir depuis des temps immémoriaux. Les scènes d’actions permettent également de comprendre que les vampires se déplacent à une vitesse hors du commun et sont doués d’une force surhumaine. De même, le sang des plus anciens d’entre eux a un effet particulièrement fort sur les humains qui les approchent.
Un premier tome réussi par son ambiance, et dont le parti pris est original, même si la mythologie en place n’est pas aussi innovante que ce qu’on aurait pu attendre (des vampires structurés en famille, etc.) et que le dessin manque d’originalité. Pour autant, ce premier tome propose une trame assez originale, des rebondissements de bon ton et la galerie de personnages assez dense peut encore surprendre. J’attends maintenant la suite avec intérêt.