Les sœurs D’Artigo, mi-humaines mi-fées sont des agents d’Outremonde. Camille est une sorcière, Menolly un vampire et Delilah une métamorphe capable de se transformer en chat dans les situations stressantes. Cette dernière, la détective privée de la famille, est la narratrice de l’histoire. Zachary Lyonnes, le représentant de la troupe des pumas du Mont Rainier, l’engage afin qu’elle et ses sœurs démasquent le mystérieux tueur qui décime les siens. Au cours de son investigation, Delilah va découvrir que l’Ombre Ailée n’est pas étrangère à cette histoire macabre et va s’employer à découvrir pour quelle raison le démon et sa nouvelle escouade d’éclaireurs s’intéressent aux pumas-garous.
Cette deuxième aventure des sœurs de la lune conserve le même esprit instauré par le premier tome. Yasmine Galenorn livre un récit placé sous le signe d’un Urban-Fantasy qui assimile tous les codes du genre. Vampires, sorcières, fées et démons se côtoient toujours dans un univers plus que jamais bigarré ; peut-être même trop serait-on parfois tenté de dire lors de certains passages un brin exagéré. Le résultat de ce melting-pot baignant dans une ambiance qui se veut insouciante n’est guère des plus convaincants. Le lecteur se retrouve en face d’une intrigue avec des longueurs qui peine à décoller, noyée sous un flot d’anecdotes parfois niaises, souvent inutiles.
Les sœurs D’Artigo sont de sympathiques héroïnes, mais qui ont la fâcheuse tendance à renvoyer une image d’elles-mêmes superficielle. Delilah, la principale protagoniste et narratrice qui peut se transformer en chat, manque de densité, d’une consistance réelle.
Menolly, la vampire du groupe, est sans doute dans cet épisode le personnage le moins extravagant et donc le plus crédible. Elle incarne une prédatrice redoutable et inspire dans son entourage le respect, voir la méfiance, de par sa nature de buveuse de sang. Elle fréquente toujours les réunions des Vampires Anonymes afin de réguler sa soif dans une thérapie de groupe prévue à cet effet. Au cours d’une de ces séances, elle rencontrera la mère de Wade Stevens, son copain non-mort. Originalité, la mère de ce dernier se trouve être également une vampire récente. La rencontre de Menolly avec sa possible belle-mère ne manquera pas de créer des étincelles entre les deux immortelles.
Changeling n’est pas une mauvaise histoire, on peut même saluer la bonne humeur qu’elle s’applique à distiller au fil des pages. À l’instar du premier opus, les péripéties des sœurs d’Artigo se lisent rapidement et recèlent quelques bonnes idées. Il faut cependant avouer que les lecteurs attirés par les récits plus travaillés, un tantinet sombres ou romantiques, risque d’être immunisés à ce énième ersatz bit-lit. L’intrigue de ce deuxième roman est définitivement trop éparpillée et fantaisiste pour s’imposer dans un domaine où la concurrence joue des coudes.