Superbe !
Le sujet du cancer n’est pas facile à aborder. On peut en parler de façon très crue, et parfois choquer. Ici Mathieu Gallié propose de nous dévoiler une version onirique, et, disons-le, poétique, de ce fameux Crabe. L’histoire est celle de cinq gamins en phase terminale qui décident de se serrer les coudes avant de passer sur le billard. Ils se retrouvent de l’autre côté, mais ce côté ne ressemble pas du tout à ce à quoi ils s’attendaient. Il est peuplé de créatures terrifiantes, dont la moindre n’est pas un seigneur dentu, qui semble attendre impatiemment de pouvoir les croquer… Celui-ci est d’ailleurs secondé par trois femmes aus formes somptueuses, qui arpentent inlassablement les couloirs de l’étrange demeure où se sont retrouvés les enfants…
L’histoire est tout simplement jouissive. Les cinq gamins essaient de sauver leur peau, symbolisée par un étrange ballon de baudruche qui est censé ne jamais les quitter. Il se passe beaucoup de choses dans ce premier tome, et leur situation semble tout simplement désespérée ou presque à l’issue des 46 premières pages. Mais les vampires, là aussi, craignent la lumière du jour…
Graphiquement je suis sous le charme du trait de Jean-Baptiste Andréaé. Au sein de pages baignant dans une ambiance bleutée absolument fantastique, il nous propose des planches de toute beauté.
J’attends impatiemment la suite (le tome 1 est sorti en juin 2007), mais « La Confrérie du Crabe » est d’ores et déjà une oeuvre majeure.
Un premier tome vraiment passionant pour cette série qui aborde, comme Spooky le dit déjà plus haut, le thème du cancer. Pourtant, on est pas ici dans une série hospitalière. Le cadre de l’hôpital disparaît en effet au bout de quelques pages, plongeant les jeune héros dans un univers sombre et effrayant, où ils sont poursuivis par 3 succubes et leur maître aux dents longues.
La vie à laquelle il vont tant bien que mal se rattacher, personnalisé par le ballon que leur offre une infirmière avant le début de l’opération, va être mise à rude épreuve. A de nombreuses reprises, ils vont se croire perdus, ne retrouvant pas leur repère dans ce monde qu’il ne connaisse pas et qu’ils ignorent comment quitter.
Le dessin de Andreae est vraiment superbe. Les teintes bleutées dont l’auteur avait déjà fait preuve dans des séries comme Wendigo ou Mangecoeur est à nouveau utilisé avec goût, à mi-chemin entre onirisme et froideur.
Des vampires de la série, on ne sait pour l’instant que peu de choses, sinon qu’ils aspirent à mettre la main sur les enfants. Qui sont-ils, d’où viennent-ils, que veulent-ils aux enfants ? Autant de question qui risquent de rester sans réponse jusqu’au prochain opus.
Un premier tome intriguant, aussi étrange que graphiquement réussi qui traite un thème dur avec un certain sens de la poésie et de la métaphore.
Le tome 2 qui est sorti cette année apporte un peu de sens à cet univers étrange où se côtoient différents personnages de la mythologie fantastique de ce siècle, en plus de notre comte Dracula et ses trois femmes (qui est une représentation assez fidèle du personnage du roman de Bram Stocker, par ailleurs).
Maintenant, il ne reste plus qu’à attendre 2010 pour avoir la suite…