Tous les cent ans, les différents clans de vampire qui peuplent la surface du globe se retrouvent dans une île construite après la disparition d’Atlantis. Sous l’égide de leur chef, le terrible Dracula, ils décident alors de la manière dont la nation vampire va survivre dans les cent années à venir, et sa position vis à vis de l’humanité. Entre les rivalités entre clans, dont tous n’ont pas la même envergure, ni les mêmes attentes, et l’envie de certains d’entre eux d’asservir une fois pour toute l’humanité, Dracula a fort à faire. Jusqu’à ce que Xarus décide, à la surprise générale, de tuer son père, en lui enfonçant froidement un pieu en plein cœur.
A mes yeux, le Dracula de Marvel est celui de Tomb of Dracula, donc mis en valeur par le superbe coup de crayon de Gene Colan, et les scénarios de Marv Wolfman. Des histoires qui ont certes un peu vieilli, mais qui offrent une ambiance pesante et pleine de surprise, sorte d’équivalent du 9e art de ce que la Hammer est au 7e art. Ce Death of Dracula sert en fait de prologue à l’arc Curse of the mutant, qui voit les X-men affronter les vampires à travers le monde. Une idée qui aurait pu s’avérer sympathique, si elle ne se parait pas d’un soupçon d’opportunisme, vu le succès actuel du mythe du vampire.
La première partie de ce volume retrace donc la réunion des vampires sous l’égide de Dracula, et le retournement de situation sans précédent induit par l’assassinat de celui-ci. Le scénario, s’il ne prends pas totalement son envol, vu la taille assez réduite de cette intro, reste assez intéressant, d’autant qu’il met les deux fils de Dracula en pleine lumière. Pour le moment complètement déconnecté du reste de l’univers Marvel, le scénariste a choisi un huis-clos pour débuter ce nouvel arc, huis-clos centré uniquement autour de la nation vampire et des dissensions qui l’agitent. Cette première partie est suivi par plusieurs histoires de Tomb of Dracula qui narrent la genèse de Janus, le second fils de Dracula, et sa prise de position contre son père. Plus étoffée que la première partie, elle permet de restituer le personnage, même si les personnages mis en scène semblent avoir évolué de manière appuyée (Dracula en tête, bien plus « sage » dans sa version 2011).
Le gros bémol de la partie récente, c’est à n’en pas douter son dessin. Si il est moins froid que pas mal de productions mainstream actuelles, le trait manque d’homogénéité, et certaines mises et scène sont vraiment ratées (quand il ne s’agit pas tout simplement des personnages dont le rendu varie d’une case à une autre). Face aux histoires dessinées par Colan qui suivent, et dont le trait est pour beaucoup dans la réussite de Tomb of Dracula, c’est assez évident. Sans compter que les choix graphiques des auteurs de Death of Dracula, qui ont choisi de faire évoluer les personnages de départ au niveau esthétique, ne sont pas des plus convainquant, ni très justifiés.
Une ouverture au scénario pas si mauvais que ça, comparé à certaines parties de l’arc Curse of the Mutant. Reste que le dessin de Camuncoli n’est pas des plus convainquant, surtout qu’il est ici suivi par plusieurs histoires de Gene Colan et Marv Wolfman, qui se sont approprié le personnage et lui ont donné ses lettres de noblesse dans le comics. D’autant le ratio nouveauté / recyclage de vieux pots n’est pas des plus avantageux, surtout si vous connaissez déjà la série originale. Faussement prometteur au final, d’autant que ce que j’ai pu lire jusque-là de l’arc Curse of the Mutant est loin d’être très folichon.