Lors d’une précédente enquête, Flora fait la rencontre du mystérieux comte Van Schreck, comédien de train fantôme dans un cirque ambulant. Peu à peu, la jeune femme fait d’étranges cauchemars où le comte figure en bonne place. Hugo décide de l’accueillir chez lui afin de la protéger de la menace grandissante, mais n’est-il pas déjà trop tard ? Car il semblerait bien que la jeune femme ait été mordue… par un vampire.
Ce quatrième et dernier opus (pour le moment) de la série Aspic voit le duo formé par Flora et Hugo se frotter à forte partie, en la personne du comte Van Schreck. Si ce volume fait davantage sens pour ceux qui ont déjà lu les opus précédents (notamment le 3e, l’histoire étant reliée à ce qui s’y passe), on comprend relativement bien le déroulement de l’intrigue sans cela. Les amateurs des détectives de l’étrange, ces enquêteurs officieux dont l’acte de naissance remonte à la fin du XIXe s. et au début du XXe s. , à l’instar du Dupin d’Edgar Poe ou du Harry Dickson de Jean Ray, devraient apprécier l’ambiance de cette série, qui distille une touche humoristique pas désagréable. Les personnages sont relativement bien pensés, depuis le duo qui porte l’intrigue jusqu’aux personnages secondaires (les autres détectives que côtoient l’agence Aspic) et aux antagonistes, Schreck et les siens notamment.
Le dessin de ce quatrième opus est dans la lignée des précédents volets de la série. Le style de Jacques Lamontagne est très différent de celui qu’il avait pour Van Helsing contre Jack L’éventreur. Ici, il fait davantage penser à l’école italienne, mais la mise en couleur est nettement plus à mon goût, beaucoup moins tape-à-l’œil (et de fait assez cohérente avec l’ambiance recherchée). Les traits des personnages sont dans l’ensemble assez réalistes, même si certains (Hugo notamment) ont un petit côté caricature qui est en phase avec les aspects tragi-comiques de l’histoire.
le comte Van Schreck (joli allusion à Nosferatu), sa « mère » et son frère sont ainsi les principaux vampires de l’histoire. L’intrigue repose sur une des facultés de leur espèce, qui leur permet de transformer un être humain en lui prélevant du sang sur une période donnée. Et si les armes habituelles semblent efficaces pour stopper un temps le vampire (notamment le pieu enfoncé en plein cœur), leur effet n’est que temporaire. Seuls le feu et la magie (notamment certaines armes) peuvent détruire les vampires.
Un album assez intéressant, hommage quelque peu déviant (par son aspect humoristique, qui ne plombe pour autant pas l’intrigue) à tout un pan de la littérature populaire. Le dessin est également de très belle facture, ce qui donne envie, pour ceux qui commenceraient par ce quatrième tome, de se replonger dans les trois opus précédents.