Simon Hodge avertit Lord Baltimore que le juge Duvic, un inquisiteur de la Nouvelle Religion est sur ses traces. Par l’intermédiaire de son associé, le chasseur de vampire fait courir le bruit qu’il se rend à Budapest, en Hongrie. Il compte en effet prendre à son propre piège son nouvel ennemi, de manière à faire place nette avant de repartir sur les traces de Hagis. Mais la capitale de Hongrie, qui peine à contenir la peste, n’est pas un lieu de tour repos. Et la confrontation entre les deux chasseurs risque de ne pas se dérouler comme prévue.
Lord Baltimore poursuit sa quête de vengeance face à Hagis, toujours sous la plume de Mike Mignola et Christopher Golden. A la lecture de ce quatrième volet, on ne peut que constater une fois de plus que la confrontation entre les univers peuplés de dieux et créatures antédiluviennes chers à Mignola se marient parfaitement avec le sens de la narration et du rebondissement de Golden, qui n’a plus à prouver grand-chose quand à son aisance à jouer avec le mythe du vampire (Peter Octavian, Buffy…). D’autant plus que ce qui semblait être deux des arcs narratifs principaux se clôturent sans pour autant mettre un point final à la série, qui ne devrait pour autant plus tarder. Reste qu’au vu des nombreuses notes de bas de page relatives au roman illustré qui sert d’introduction à l’univers, il est particulièrement dommage que Delcourt ne daigne pas traduire ce dernier.
Côté dessin, Ben Stenbeck s’est totalement approprié l’univers désormais. Si on pouvait noter quelques irrégularités dans le premier tome, celles-ci sont maintenant loin derrière. Et si la mise en couleur et certains traits rappellent le style de Mignola, le dessinateur possède sa propre marque de fabrique, et une manière moins anguleuse de croquer ses personnages. Pour le reste, l’ensemble est réussi aussi bien dans les scènes plus posées qu’en pleine action.
Pour ce qui est du mythe du vampire, on apprend ici la part de Lord Baltimore dans la genèse du mal vampirique qui ronge désormais l’Europe. On découvre que les vampires vénèrent une divinité qu’ils veulent voir revenir à la surface du monde : le roi rouge. Les récits de Hagis et de la Signora Fulcanelli offriront ainsi à Baltimore la genèse des vampires, et le pourquoi de leur état au moment où Henry s’attaque pour la première fois à sa Némésis. Pour ce qui est d’en venir à bout, le chasseur semble avant tout s’en remettre à leur enfoncer des pieux et lames en plein cœur, voire à la décapitation.
Un quatrième volet qui met fin à certaines des trames en cours sans pour autant mettre un terme définitif à la série. Car il semblerait que le grand méchant ne se soit pas encore dévoilé.