Lors d’une enquête sur la disparition d’un Éclaireur, Varian et Radovan parviennent aux montagnes voilées de brume du très gothique Ustalav. Assaillis de toutes parts par les intrigues des nobles, d’étranges indigènes et de dangereuses créatures de la nuit, Varian et Radovan devront recourir à la magie et aux armes pour remonter le fil d’étranges rumeurs et percer à jour un terrible secret.
Lors de leur quête, ils seront aidés par une sinistre meute de loups-garous et une mystérieuse prêtresse muette. Mais il leur faudra résoudre plus qu’une simple énigme pour venir à bout de cette affaire, car un inquiétant personnage a eu vent des recherches des deux hommes, et il est bien décidé à s’assurer qu’aucun d’eux ne quitte l’Ustalav vivant.
J’ai beau avoir un passif de rôliste, je n’ai pas vraiment suivi les dernières nouveautés en la matière, même si Pathfinder n’est pas un nom inconnu. Il s’agit en fait d’un module pour Donjons et Dragon qui a pris son autonomie, et est devenu un vrai jeu à part entière. L’univers est assez sombre, pas très éloigné d’un Ravenloft ou des autres mondes typés héroic/dark fantasy de D&D.
Des contrées mystérieuses, peuplées de créatures surnaturelles, de dieux démoniaques et vengeurs, et dans lesquelles la noblesse tisse des intrigues à n’en plus finir. Reste que si j’ai eu un peu de mal à me plonger dans le roman (sans doute dû à ma méconnaissance de l’univers en question), j’ai pour le moins apprécié la tournure pris par le récit. Les personnages bénéficient d’un traitement psychologique qui, sans être non plus démentiel, leur permet de sortir des archétypes.
L’histoire est intéressante dans le sens ou elle va donner l’occasion à la relation entre les deux personnages principaux d’évoluer, leur offrant chacun l’occasion de prendre la parole (leur route finissant par se séparer puis par se recroiser). Ravodan demeure cependant le véritable héros de ce roman, car c’est autour de lui, de ses décisions et de sa nature que va tourner une bonne partie des évènements. Le roman est marqué par d’autres personnalités intéressantes, Azra notamment, une sorcière a qui on a coupé la langue.
Niveau vampirique, il est a noter que l’un des deux héros, Radovan, est pris pour un vampire par les habitants d’un village effrayés par sa nature diabolique (il appartient à une race maudite). Il se retrouve donc ligoté la tête en bas dans un cercueil, les pouces liés, la bouche remplie d’ail. Des pratiques qui rappellent fortement celles pratiqués par les autochtones dans les rapports de vampirisme du XVIIIe siècle. Par la suite, les deux héros affronteront une entité vampirique capable d’extraire à distance le sang de ses victimes. Il s’agit d’une sorte d’entité parasitaire capable de prendre le contrôle d’un corps humain. Elle ne semble pas particulièrement craindre la lumière du soleil, et même si elle possède de grands pouvoirs, elle reste mortelle.
Un roman au final pas mauvais en soi, même s’il ne marquera pas durablement les esprits. Une aventure pleine de magie, de monstres et de créatures démoniaques, pour une trame qui mènera les héros à la poursuite d’un ancien grimoire. A réserver aux amateurs du genre, et aux joueurs de Pathfinder, qui devraient davantage s’y retrouver dans le panthéon et les créatures évoqués.