Elvira abat un vampire en plein stade, lors d’une rencontre sportive impliquant l’équipe de son école. Mais cette action d’éclat tombe mal, au moment où le gouvernement s’apprête à proposer à des vampires tolérés de s’intégrer à la société humaine. D’ailleurs, Elvira voit rapidement débarquer un scientifique vampire réputé dans l’équipe enseignante de son lycée. Et si la direction lui demande de le laisser en paix, l’apprenti chasseuse ne l’entend pas de cette oreille, persuadée qu’un vampire ne peut pas contrôler ses instincts. Rapidement, un meurtre survient dans une salle de classe. Mais la victime n’a pas été vidée de son sang, et le crime a tout d’une mise en scène ciblant la vengeance aveugle d’un anti-vampire.
Après une première saison rondement menée, qui mettait en scène la constitution d’un petit groupe autour du personnage d’Elvira, cette suite va voir l’héroïne se confronter aux ambitions du gouvernement, et à un piège qui pourrait la conduire en prison. Une nouvelle fois, Mathieu Guibé s’en sort plutôt bien avec son personnage, et manie les références avec goût. La surprise n’est certes plus au rendez-vous, et certains pourront trouver cette suite un léger cran en deçà de la première saison, mais l’ensemble se lit avec plaisir, n’est ralenti par aucun temps-mort et offre même son lot de surprises. On voit également les relations entre les personnages évoluer, comme les implications politiques de la connaissance de l’existence des vampires. Et ce, même si a contrario les influences (Buffy en tête) sont parfois trop marquées.
La partie graphique est cette fois-ci tenue par Diane Ozdamar, qui prend la succession d’Élodie Marze. Son style est moins pulp, mais elle a su s’approprier les personnages et, sans pour autant mener une table rase du travail de sa prédécesseure, y injecter son style. Les amateurs découvriront ainsi ses illustrations au fil du recueil, et quelques croquis des personnages en fin d’ouvrage. Ce choix, instauré dès la première saison, ajoute un petit plus à l’histoire et à l’ambiance.
Ce deuxième opus lève le voile sur l’existence de tolérés, ayant accepté qu’un collier explosif, s’ils se nourrissent de sang humain, soit accroché à leur cou. Une tentative de réinsertion de ces vampires va ainsi être initiée dans cette deuxième saison. On verra une nouvelle fois en action le pouvoir de la Vampestérone, qui offre aux vampires la possibilité de subjuguer leurs victimes. Enfin, on apprendra que certains vampires disposent de la capacité de rajeunir à vitesse grand V, se délestant alors de leur peau telle une mue.
Ce deuxième opus des aventures d’Elvira, la chasseuse à la mèche blanche, s’enchaîne bien avec le premier tome. On y retrouve l’ensemble des protagonistes et l’humour développé par l’auteur dans la première saison, même si le plaisir de la découverte est moindre. Si on peut parfois trouver que l’ensemble lorgne de manière trop appuyée vers les grandes sagas dont il s’inspire (Buffy en tête), force est de constater que Mathieu Guibé sait mener sa barque et conserver l’attention de son lecteur.